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Les Fragiles - Les secrets d'écriture de Maud Robaglia
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Les Fragiles - Les secrets d'écriture de Maud Robaglia

A l'occasion de la sortie de Les Fragiles, Maud Robaglia revient sur l'écriture de ce roman paru aux éditions JC Lattès - Le Masque.

Actusf : Comment est née l'idée de ce roman ?

Maud Robaglia : On a beaucoup entendu parler de résilience ces dernières années. Ceci accompagne bien sûr les discours sur la réalisation de soi, le bien-être et le développement personnel qui fleurissent partout, pour tout, tout le temps. Hors la capacité à surmonter des événements traumatiques est propre à chacun. Que se passerait-il si la résilience devenait injonction ? À qui cette injonction à surmonter ses drames personnels profiterait vraiment ? Aux victimes ou au reste de la société qui pourrait ainsi s’épargner leur douleur ?
Voilà le point de départ du roman.

Actusf : C'est votre premier roman, quel a été le déclic pour vous mettre à l'écriture ?

Maud Robaglia : J’ai toujours écrit, mais plutôt des histoires courtes, ce qui n’est pas plus simple. La nouvelle a ses exigences. Mais au bout d’un moment, le désir de suivre la trajectoire d’un personnage sur un temps plus long s’est fait sentir.

Actusf : C'est un roman très actuel sous la forme d'une dystopie. Il évoque la fragilité des personnes, la dépression mais aussi une pandémie.
Qu'aviez vous envie de faire ? Qu'est-ce qui vous intéressait dans ces sujets au point d'en faire un livre ?

Maud Robaglia : De ce questionnement dont on a déjà parlé plus haut sur la résilience se sont dégagées des thématiques : le caractère intime du mal-être, l’incapacité de notre société à faire face au malheur des autres, l’assignation des individus à des identités construites (ici, « les Fragiles »).
La question de la pandémie est largement accidentelle : dans le livre il n’y a pas d’épidémie de suicides, mais une vague de suicides qui fait peur au point d’imaginer que le mal-être serait contagieux comme un virus. Les Fragiles a été écrit avant la COVID, mais il est vrai que le roman a une résonance avec la crise actuelle.

Actusf : On y suit Jérémiade. Comment pourriez-vous présenter ce personnage aux lecteurs et aux lectrices et quels liens l'autrice que vous êtes a avec elle ?

Maud Robaglia : Jérémiade est une femme qui a « une araignée au plafond », comme dit sa fille. Les raisons de son mal-être sont personnelles, intimes. C’est la société qui la qualifie de « Fragile », alors qu’elle est aussi intelligente et forte dans ses choix, même s’ils peuvent paraître paradoxaux. Jérémiade démontre l’absurdité de l’étiquette qu’on lui colle. Au-delà des expériences et rencontres qui ont pu inspirer ce personnage, j’ai d’abord voulu faire le portrait d’une femme attachante et complexe.

Actusf : L'ouvrage est court et percutant, les mots sont choisis avec soin, tout comme le nom de votre héroïne. Comment avez-vous travaillé pour ciseler ce texte ? Il a été long à écrire ?

Maud Robaglia : J’ai écrit plusieurs versions de ce texte. Je suis très sensible à la musique des mots et des phrases, je l’ai donc beaucoup retravaillé. Cela a pris du temps, forcément.

Actusf : C'est un ouvrage autour de l'intime de votre héroïne. Il est sortit il y a quelques jours. Comment vivez vous cette période dans laquelle il y a les premiers retours des lecteurs et lectrices ?

Maud Robaglia : Comme les retours sont plutôt positifs, je la vis très bien ! Certains sont parfois déroutés par le style ou le sujet car je n’ai jamais pensé mon roman comme un roman noir ou une dystopie. Que les lecteurs aient du mal à coller une étiquettes aux Fragiles est en soi une satisfaction.

Actusf : Quels sont vos projets désormais ? Sur quoi travaillez-vous ?

Maud Robaglia : Un deuxième roman est en cours d’écriture, mais il en est à son tout début. Il est encore trop tôt pour dire où ce projet me conduira.

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