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Les Garloup - Les secrets d'écriture de Marie-Catherine Daniel
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Les Garloup - Les secrets d'écriture de Marie-Catherine Daniel

Avec Les Garloup, Marie-Catherine Daniel vous invite à découvrir une aventure pleine de rebondissements dans laquelle une jeune fille rencontre une partie de sa famille légèrement hors-normes.
A l'occasion de sa sortie aux éditions Actusf, l'autrice revient sur l'écriture de ce nouveau roman.

Actusf : Les Garloup, votre nouveau roman jeunesse est paru en août aux éditions Actusf. Comment celui-ci est-il né ?

Marie-Catherine Daniel : Les Garloup sont nés en allant au travail dans les embouteillages réunionnais et la chaleur pluvieuse de la saison cyclonique (j’habitais à la Réunion, à l’époque). J’ai eu une grande envie de forêts et de champs, de soleil et de fraîcheur. Une envie de vacances à la campagne, quoi ! Pourquoi pas, comme dans mon enfance et dans celle de beaucoup d’autres, les passer en famille au village de ses grands-parents ?

Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur Louise, l’héroïne, et sur l’intrigue ?

Marie-Catherine Daniel : Louise, 14 ans, a subi une année scolaire éprouvante : ses parents ont divorcé, son grand-père maternel – et meilleur ami – est diminué par un AVC et a déménagé au village de son enfance. Louise et sa mère l’y rejoignent pour l’été.
Louise a donc l’impression que sa famille et sa vie ont explosé. Ce qui va l’aider à accepter tous ces changements est la découverte de la grande famille de son père biologique, Paul Garloup, mort avant sa naissance. De rencontres surprenantes, adorables ou agressives, en course-poursuites, kidnappings, et combats sanglants, les mystères et les secrets des Garloup vont peu à peu se dévoiler à Louise épaulée par son grand-père.

Actusf : Est-ce des aventures que vous auriez aimé vivre ?

Marie-Catherine Daniel : Absolument ! En fait, outre avoir accompagné Louise en écrivant son histoire, j’en ai vécu d’aussi fantastiques et émouvantes quand j’étais enfant et ado.

Actusf : La famille, les liens de parenté… Vous abordiez déjà cette thématique avec « Entre troll et ogre ». De la même façon, l’idée d’appartenir à deux mondes y est abordé. Est-ce des sujets qui vous tiennent particulièrement à coeur ? Pourquoi ?

Marie-Catherine Daniel : La famille – biologique ou non, aimée ou détestée, bien présente ou perdue – n’est-elle pas le fondement de toute société humaine ?
Or, je suis totalement fascinée par les humains. Alors, oui, la thématique me tient particulièrement à cœur, et elle a très souvent une place importante dans mes romans.
Dans « Entre troll et ogre » (Imaginaire adulte), c’est pour son frère et son petit-fils qu’Arsouille dépasse ses faiblesses et son désabusement. Dans « Les Aériens » (9-14 ans), Alexandre prend le parti de son grand frère contre leurs anciens amis devenus harceleurs, et tous deux cachent la vérité pour protéger leurs parents, déjà très éprouvés par l’arrivée brutale d’un handicap lourd dans la famille. Quant à « Rose-thé et gris souris » (contemporain adulte), plus encore que dans Les Garloup, l’intrigue tourne autour de la constitution d’une nouvelle famille, dont chaque membre a perdu l’ancienne.
Pour l’idée d’appartenance à plusieurs mondes, c’est ainsi que je vois toute personne : on se construit à partir des « mondes » (cultures et sous-cultures) dans lesquels on évolue. Notamment, au niveau familial, le schéma typique n’est-il pas d’appartenir à celles de deux parents, puis d’y adjoindre une famille d’intimes – animaux de compagnie souvent inclus -, d’en fonder une ou plusieurs autres avec des compagnons de vie,… ; de perdre tout ou partie de ces familles (rupture des liens, décès, éloignement,...) ; et de s’en reconstruire de nouvelles ?
Tout cela est pour moi partie intégrante de la problématique de la famille, et pour le signifier explicitement dans mes histoires, il est très courant que les membres d’une même famille aient des apparences, des origines, des psychologies, différentes.
Pour en revenir aux Garloup, la problématique de famille de Louise s’étant doublée d’une envie d’aventures fantastiques, c’est tout naturellement que les mystères et les bizarreries sont d’ordre familiaux et que des « secrets de famille » constituent le cœur de l’intrigue.

Actusf : Les Garloup ne sont pas votre première incursion dans la littérature pour les 9-14 ans, il y a eu également Les Aériens. Est-ce difficile d’écrire de la littérature jeunesse ?

Marie-Catherine Daniel : Il m’est toujours difficile d’écrire de la littérature. (rires) Est-ce plus difficile pour moi de m’adresser à des moins de 16 ans qu’à des adultes ? Eh bien, ça dépend. D’une part, du format : la grande bavarde que je suis a un mal fou à raconter un histoire intéressante en très peu de mots, ce qui signifie que je suis encore loin de bien maîtriser la littérature pour les moins de 7 ou 8 ans.
D’autre part, cela dépend de mon humeur. En effet, je suis une autrice « jardinière » - je ne connais pas l’histoire avant de l’écrire, je sais seulement sur quels thèmes j’ai envie d’écrire. Comme ils sont souvent « durs », les explorer à destination des adultes – pendant des mois, car j’écris lentement – me déprimera si je suis dans une période où mon pessimisme naturel vis à vis de l’humanité tend à prendre le dessus ; tandis que, si je me lance dans un roman jeunesse, je me sens tenue de montrer qu’on peut rebondir sur les malheurs, voire même qu’ils peuvent être à l’origine d’un changement de vie très positif.
Demandez à Louise qui va faire les courses avec sa mère alors que, avant le divorce, son père s’en serait chargé...

Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Marie-Catherine Daniel : Je viens de terminer une résidence de création du CNL pour un autre roman 9-14 ans : « La Chevauchée des crocodiles ». Là pour le coup, la thématique générale est vraiment éprouvante - mais aussi très porteuse d’espoir -, car il s’agit de celle des « migrants mineurs isolés » venus d’Afrique par les filières illégales. En m’inspirant du vécu d’un jeune Burkinabé de ma connaissance (merci à lui de sa re-lecture. <3), je me suis demandée ce qu’une jeune collégienne française pouvait partager avec un ado aussi différent d’elle, et qu’est-ce qu’ils pouvaient mutuellement s’apporter. Et la réponse se trouve, une nouvelle fois, dans comment faire le deuil de ses disparus et comment se reconstruire une famille…
Le résumé :
Les cauchemars de Nadia à propos de ses « disparus » sont revenus en force depuis que Fazal, son nouveau beau-père, a emménagé à la maison. S’il ne repart pas, Nadia va devenir folle ; mais s’il part, c’est Maman qui souffrira beaucoup.
C’est alors que sa classe de 6ème rencontre le « migrant mineur isolé » que le collège a accueilli. Il s’appelle Dramane. Il a fui son pays d’Afrique parce qu’il était orphelin ; il a failli mourir plein de fois. Mais le plus incroyable dans son histoire, c’est que, quand il était petit, il jouait à chevaucher des crocodiles. Des crocodiles !
Des crocodiles qui se mettent à hanter les nuits de Nadia. Cependant, Dramane apparaît aussi dans le rêve, et s’il est assailli par beaucoup plus de monstres, un Grand Crocodile protège son cœur. Pourront-ils aider Nadia à ouvrir le sien ?

Parallèlement, j’avance sur un projet très différent : « Bioïdes », un roman plutôt hard-SF pour adulte. Il s’agit d’un thriller géo-galactico-politique, dont les problématiques scientifiques sont celles des intelligences du vivant, dont l’humaine, et celle de l’IA (c’étaient mes domaines de spécialité en tant qu’universitaire en Informatique et Sciences Cognitives).

Actusf : Où peut-on vous rencontrer dans les prochaines semaines ?

Marie-Catherine Daniel : Je serai aux Aventuriales de Ménétrol, les 24 et 25 septembre 2022. Hâte !

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