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Les Lames Vives, la nouvelle série d'Ariel Holzl
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Les Lames Vives, la nouvelle série d'Ariel Holzl

A l'occasion de la parution d'Obédience, 1er volet des Lames Vives aux éditions Mnémos, Ariel Holzl revient sur l'écriture de ce roman.

Actusf : Obédience, 1er volet des Lames Vives, et paru le 15 novembre aux éditions Mnémos. Quelle a été l’idée à l’origine de ce roman ?

Ariel Holzl : L’idée initiale vient d’une information réelle que j’ai trouvé surprenante : le fer est un métal qui n’existe quasiment pas de façon naturelle sur Terre. La plupart des gisements sont d’origine extraterrestre, venus du cœur des étoiles.
Ayant construit l’univers du roman en me basant sur l’alchimie et ses différents courants ethnoculturels (alchimies grecque, romaine, arabe, indienne et chinoise), l’arrivée du vif-argent au cœur d’une météorite vient bouleverser l’ordre établi.

Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur son intrigue ?

Ariel Holzl : Après une apocalypse écologique (océan changé en pétrole, neiges toxiques, désertification massive…), le peuple des Haa’thi se relève et recrée une civilisation. Certains individus de ce peuple sont des Empathes, doués du pouvoir de lire les émotions, les souvenirs et de contrôler les esprits d’un simple toucher sur la peau. Ils s’imposent donc en tyrans et créent une société de castes, basée sur l’esclavage.

Un autre peuple, les Muedins, trouve au cœur d’une météorite du vif-argent, un métal dont le contact les immunise au contrôle mental des Empathes, Ils en vont en faire des armes et vaincre les Haa’thi lors d’une guerre. Puis ils établissent la République d’Obédience, qui n’est une république que de nom. Ils y pratiquent une forme d’esclavage plus subtile vis-à-vis des Haa’thi. Les esclaves sont donc devenus les maîtres, et les maîtres, les esclaves.
Un siècle plus tard, nous suivons les destins croisés de 5 adolescents qui appartiennent à l’un ou l’autre de ces camps.

Actusf : Cette fois-ci, on est loin de l’humour noir et grinçant des Sœurs Carmines. Les destinés de vos personnages semblent beaucoup plus sombres et tortueuses. Pouvez-vous nous parlez d’eux ?

Ariel Holzl : Gryff et Saabr sont deux Lames, des enfants-soldats à qui la République a injecté du vif-argent directement dans les veines. Ils en deviennent de véritables machines à tuer, mais sont condamnés à mourir après quelques années, empoisonnés par le métal.

Ellinore est une Magnite, une noble d’Obédience qui manie la technologie des nanites pour pratiquer différentes disciplines apparentées à de la magie (télékinésie, contrôle du feu, de l’électricité…). Sa loyauté et son sens de l’honneur sont mis à rude épreuve par ce qu’elle découvre sur la République.

Minah est une jeune fille Haa’thi, l’une des dernières Empathes de ce monde. Elle vit à Pha’Rodia, une cité-golem qui dérive sur l’océan pour échapper à la République. Sa quête pour retrouver sa sœur jumelle, prisonnière d’Obédience, va la conduire à former des alliances impensables avec l’ennemi.

Nazeem est aussi un renégat de Pha’Rodia. C’est un Modeleur, capable d’animer des créatures artificielles comme des homoncules ou des golems. Meilleur ami de Minah, son amour pour cette dernière va lui faire prendre des décisions pour le moins radicales.

Actusf : Dans ce roman la magie est omniprésente, mais elle est plus dangereuse qu’autre chose, que ce soit les anciens golems gardiens, ou simplement les nanites… D’ailleurs, doit-on d’ailleurs considérer le vif-argent et les nanites comme de la technologie ou de la magie ? Y-a-t-il des différences ?

"Pour moi, et dans cet univers en particulier, les frontières entre technologie et magie sont toujours brouillées : la magie n’est que ce que la science n’a pas encore réussi à expliquer."

Ariel Holzl : Pour moi, et dans cet univers en particulier, les frontières entre technologie et magie sont toujours brouillées : la magie n’est que ce que la science n’a pas encore réussi à expliquer. Différents niveaux de technologie cohabitent donc, et ses formes les plus avancées peuvent passer pour de la magie aux yeux des individus plus en retard technologiquement.
Par exemple, lorsque les nanites sont utilisées par une Magnite pour canaliser et amplifier l’électricité statique, un Haa’thi renégat ne verra qu’un « prodige » ou un « sortilège » pour lancer de la foudre.

Actusf : Les Lames Vives abordent aussi les thématiques de la religion, de l’asservissement et surtout de la liberté. Est-ce des sujets qui vous tiennent à cœur et que vous rêviez de traiter ? Qu’aviez-vous envie de dire ?

Ariel Holzl : Ce sont des thèmes forts et d’actualité, j’avais donc envie de les traiter sans manichéisme, pour que les lectrices et lecteurs puissent se forger leur avis sans pression narrative de ma part. D’où les différents points de vue de personnages ayant leurs propres convictions, opinions et idéologies. Aucun des personnages du roman ne peut être considéré comme un « héros ».
Pour ce que j’avais envie d’en dire, il faudra lire le roman pour le savoir !

Actusf : Avez-vous eu des sources d’inspiration en particulier ? Vu les destins de vos personnages, on peut penser aux tragédies antiques. On ne peut pas dire que vous êtes tendre avec vos héros…

Ariel Holzl : J’ai essayé de construire un univers plutôt original donc je n’ai pas UNE source d’inspiration principale à citer. Mais diverses références sont présentes.
Par exemple, pour la narration chorale, j’apprécie beaucoup les œuvres anglo-saxonnes comme « Six of Crows » ou « Une braise sous la cendre ».
Dans l’esthétique, on peut retrouver des comics super héroïques, comme pour les pouvoirs des Lames et des Magnites qui rappellent parfois les interactions entre Magneto et Wolverine dans les X-Men, ou même des films comme Terminator 2, avec le côté « armes en métal liquide » du vif-argent.

Actusf : Avez-vous un personnage préféré ? Pourquoi ?

"Je n’ai pas vraiment de personnage fétiche. Ils se complètent tous et leurs interactions servent le propos du texte."

Ariel Holzl : Je n’ai pas vraiment de personnage fétiche. Ils se complètent tous et leurs interactions servent le propos du texte. Mais j’ai aimé écrire de façon différente et adapter mon style pour leur donner une voix propre.
Saabr, par exemple, a été très plaisante à écrire : elle possède un esprit brutal, inhumain et pourtant empreint de poésie. Ses réflexions sont courtes, instinctives, presque animales. L’écriture reflète donc son état mental pour le moins acéré.

Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Ariel Holzl : Je viens de terminer le manuscrit du tome 2 de Fingus Malister, un roman plus jeunesse aux éditions Rageot.
Je travaille aussi sur le tome 2 de Lames Vives pour les éditions Mnémos, ainsi que sur un univers post-apo’ surnaturel et contemporain pour une autre maison d’édition.

Actusf : Où peut-on vous rencontrer dans les mois à venir ?

Ariel Holzl : Je dédicacerai au Salon du Livre de Colmar le 23 et 24 novembre, sur le stand des éditions du Chat Noir.

Ensuite, je serai au Salon de la Presse et du Livre Jeunesse de Montreuil, du vendredi 29 novembre au lundi 2 décembre, sur les stands des éditions Mnémos et des éditions Rageot.

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