Les Secrets d’Eole, suite de L'Envolée des Enges, paraîtra le 18 avril prochain aux éditions Actusf. En attendant sa sortie, retour sur l'écriture de ce roman en compagnie de Claire Krust.
Actusf : Les Secrets d’Eole, votre nouveau roman, va bientôt sortir aux éditions Actusf, Il s’agit de la suite de L’Envolée des Enges. Comment est-né ce diptyque ?
Claire Krust : D’un rêve ! D’un rêve de la scène de l’Envolée des Enges, pour être plus précise, quand Céléno s’élance du pilier... J’ai rédigé quelques paragraphes au matin, pour ne pas l’oublier, et puis je n’y ai plus touché pendant un moment pour me consacrer à d’autres projets. Ce n’est que lors du NaNoWriMo de novembre 2014, soit neuf ou dix mois plus tard, que j’ai décidé de me lancer dans la rédaction.
Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’intrigue des Secrets d’Eole ?
Claire Krust : Attention, spoilers ! Le Raniarque, Erini, a été tué par Céléno à la fin du premier tome. Les Secrets d’Éole aborde l’après de cette vengeance : le Raniarque a beau être mort, la situation ne change pas, les enfants d’Hélias sont toujours discriminés. Le meurtre d’Erini crée cependant un déclic chez certains d’entre eux qui se réunissent pour faire valoir leurs droits. Mais Céléno doit d’abord se dépêtrer des miliciens qui la poursuivent, avec l’aide de Sujin, pour ne pas être arrêtée.
Actusf : Céléno et Sujin vont encore avoir du pain sur la planche et devoir lutter pour vivre. Toutefois, ils vont avoir un soutien de taille en la personne du nouveau Raniarque, Hélias. Pouvez-vous nous parler d’eux ?
"Les personnages se sont créés comme l’histoire, au fur et à mesure. Ils se sont façonnés au fil des chapitres et de leurs interactions."
Claire Krust : Céléno, une Enge, est brut de décoffrage, franche, parfois brutale, et elle va devoir trouver un autre but dans sa vie maintenant que le Raniarque est mort. Sujin, lui, est un Être de l’eau et tient plutôt le rôle du sage : il est beaucoup plus calme et réfléchi, parfois trop. Pour autant, il n’arrive pas toujours à tempérer Céléno et doit gérer les conséquences de ses actes.
Hélias, demi-Elbe cette fois, est plus jeune – c’est un adolescent – soudainement nommé Raniarque après la mort de son grand-père sans y être vraiment préparé. Il se cherche encore, pris entre ses différentes origines, et est forcé de mûrir brusquement pour affronter toutes les épreuves qui l’attendent et faire son devoir.
Actusf : Comment les avez-vous créés ? Ont-ils toujours suivi le chemin que vous leurs destiniez ou n’en ont-ils fait qu’à leur tête ?
Claire Krust : Les personnages se sont créés comme l’histoire, au fur et à mesure. Ils se sont façonnés au fil des chapitres et de leurs interactions. En fait, ils me donnent l’impression de s’être construits tous seuls, comme si la seule chose que j’avais fait était de tenir le stylo (ou plutôt de taper sur le clavier d’ordinateur). Ce sont donc eux qui mènent la danse, du début à la fin !
Actusf : Quelles ont été vos sources d’inspirations pour ces romans ?
"L’architecture et les prénoms sont par exemple en partie tirés de la mythologie Grecque."
Claire Krust : Je pense qu’elles sont surtout inconscientes. Quand on écrit un roman, on essaie de faire original, mais on finit toujours par piocher des idées çà et là sans s’en rendre compte. De fait, mes inspirations viennent sans doute de mes lectures : Robin Hobb, Estelle Faye, Louise Cooper, Jean-Louis Fetjaine… autant pour les histoires que pour l’écriture elle-même.
Concernant la construction du monde, là aussi j’ai pris des petites touches un peu partout. L’architecture et les prénoms sont par exemple en partie tirés de la mythologie Grecque.
Actusf : Comment travaillez-vous ? Établissez-vous un plan précis ou laissez-vous votre plume vous guider ?
"Je fonctionne beaucoup à l’instinct. J’ai une idée de départ, qui ne correspond souvent qu’à une scène (pas forcément du premier chapitre, d’ailleurs), et je me lance directement sans faire beaucoup de recherches."
Claire Krust : Je fonctionne beaucoup à l’instinct. J’ai une idée de départ, qui ne correspond souvent qu’à une scène (pas forcément du premier chapitre, d’ailleurs), et je me lance directement sans faire beaucoup de recherches. Les idées me viennent ensuite essentiellement en écrivant. Lorsque j’essaie de faire un plan, je finis toujours par dévier.
Une fois le premier jet terminé, j’attends quelques mois, voire plus, pour laisser décanter avant de m’attaquer à la relecture. Et là, j’ai énormément de boulot : réécriture de chapitres, réorganisation du roman, vérification des informations… c’est le problème lorsque l’on travaille sans filet.
Puis j’attends encore, et je relis encore. C’est un cercle qui pourrait être infini, on trouve toujours des choses à modifier.
Actusf : Pourquoi choisir la fantasy ? Était-ce plus simple pour parler de certains sujets, tel les rapports entre l’homme et la nature ?
"La fantasy permet d’être totalement libre dans la manière de traiter des sujets, mais aussi dans la construction des personnages et de leur univers : on a entièrement carte blanche."
Claire Krust : Pour l’instant, je n’ai jamais pensé écrire autre chose que de l’imaginaire. J’en lis depuis longtemps et c’est la littérature qui parvient le plus à me prendre aux tripes. La fantasy permet d’être totalement libre dans la manière de traiter des sujets, mais aussi dans la construction des personnages et de leur univers : on a entièrement carte blanche.
Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Claire Krust : Je ne sais pas encore ! Je compte faire une petite pause après la publication des Secrets d’Éole. Ensuite, j’ai plusieurs possibilités : retourner sur un monde japonisant, continuer dans l’univers des enfants d’Hélias, retravailler des romans qui n’attendent que ça au fond d’un tiroir… me connaissant, je vais sans doute faire plusieurs choses en même temps, mais je n’ai pas décidé quoi.
Actusf : Où peut-on vous rencontrer dans les mois à venir ?
Claire Krust : Je serai en dédicace le samedi 11 mai au Furet du Nord de Lille à partir de 15h, et aux Halliennales le 05 octobre prochain.
