La lettre et le poisson farceur

Comme chaque jour, Iode guette avec impatience le facteur poisson-clown. Il attend désespérément une lettre de sa mère. Mais les nouvelles se font attendre ! Soucieux, Iode décide d’aller en ville pour tirer cette affaire au clair. Où est sa lettre ?!

Sur sa route, il croise Frangine, qu’il prend en auto-stop. Il est alors loin de se douter que cette rencontre va bousculer ses plans.

Quand la pression dans le bocal est trop forte

L’histoire initiale est assez simple : un garçon attend une lettre qui n’arrive pas. Est-elle perdue ? A-t-elle été envoyée ? Le doute plane. C’est ce doute qui grandit en lui de jour en jour qui lui donne l’impulsion de partir. Arrive alors ce moment où l’attente et l’étouffement laissent place à l’action. C’est ainsi que tout bon récit initiatique commence. L’impulsion est là, la curiosité aussi. Il est temps pour Iode d’obtenir les réponses à ses questions.

Une plongée dans un monde absurde

Débute alors une aventure improvisée et improbable. Sur l’île, les poissons vivent sur la terre ferme grâce à une nouvelle technologie. Les humains et le monde marin communiquent sans aucun problème. Il y a un système, une hiérarchie, une police et même une mafia locale ! Ce monde est absurde, mais cohérent. On tourne les pages comme s’enchaînent les événements : rapidement, avec avidité. On rencontre des personnages marquants (Francine, Cycy, Surimi, le roi Caïn, le gang de « la pieuvre », etc.) qu’on peine parfois à quitter. On ressent l’influence de Miyazaki, surtout pendant le combat aérien… et c’est très beau !

L’absurde permet de mettre en lumière la complexité de l’existence. Sous les traits d’une histoire naïve premier degrés, Jim Bishop questionne la vie, la relation aux autres, ce qui fait qu’on se lie et qu’on s’attache, les épreuves qui fortifient ou érodent, notre rapport à notre environnement. L’humour et le drame se côtoient à merveille.

Une écriture efficace combinée à un dessin enchanteur. Tout est dit !