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Musée Noir par Pascal Malosse
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Musée Noir par Pascal Malosse

« Les chimpanzés muets hurlaient à mon passage depuis les hautes branches. Leurs yeux en verre me dévisageaient. »

Actusf : Bonjour Pascal et merci de prendre le clavier pour Actusf ! Pouvez-vous présenter votre parcours d’auteur pour nos lecteurs ?

Pascal Malosse : Bonjour Hermine, j’écris des textes étranges et fantastiques, souvent à la recherche de la beauté, parfois pour dénoncer… J’ai la chance d’être publié depuis 2014 et de bénéficier du soutien de plusieurs petits éditeurs passionnés du genre, tels que Malpertuis, Dreampress, Le Visage Vert, l’Antre, etc.

Actusf : Vous venez de sortir Musée Noir aux éditions de l’Antre. C’est votre première novella. Nous vous connaissons pour vos nouvelles ainsi que votre premier roman Les fenêtres de bronze aux éditions Malpertuis. Comment s’est passée l’écriture de cette novella et pourquoi ce choix de format ?

Couverture de l'ouvrage

Pascal Malosse : Je doute que les écrivains choisissent le format. L’histoire, sa respiration naturelle, sa structure s’impose d’elle-même. Par exemple Neil Gaiman avait prévu d’écrire une novella en débutant l’Océan au bout du chemin, le récit a peu à peu pris l’ampleur d’un roman. En tout cas je savais où je voulais emmener mes lecteurs, je connaissais la résolution dès le départ. Et puis il y a la rencontre avec les éditions de l’Antre, une maison qui a une appétence pour les formats assez courts et conçoit de beaux livres-objets, à la façon d’un artisan. Le masque sur la couverture provient d’une collection privée.

Actusf : Cette novella nous entraîne au cœur du musée royal de l’Afrique centrale, entre fantômes du passé colonial belge et massacres rwandais. Nous sommes assez loin de vos influences slaves…comment ce texte a-t-il vu le jour ?

Pascal Malosse : J’ai grandi près du musée en question, dans la banlieue de Bruxelles. J’y allais souvent et sans doute que son architecture, son exposition vieillotte ont fait une forte impression. Et plus tard, j’ai rencontré Emeno Nkoma Rosira, auquel le livre est dédié, qui a été un grand frère pendant des années. J’ai découvert le Gabon et l’Afrique centrale grâce à lui. C’est sans doute la conjonction des deux qui m’ont donné envie de me lancer.

Actusf : Comme d’habitude avec vos récits, le fantastique n’est jamais loin…comment s’incarne-t-il dans ce texte ?

Pascal Malosse : Il s’incarne de différentes façons. Il y a d’abord l’atmosphère du musée royal de Tervuren. Avant sa rénovation en 2018, c’était un lieu vraiment bizarre, rempli d’animaux empaillées, de statues d’hommes primitifs, quasiment inchangé depuis la guerre. Le fantastique permet aussi d’aborder des réalités si horribles qu’elles semblent irréelles, impossibles à traiter rationnellement. On oublie souvent que le Rwanda a été une colonie belge à une époque charnière. Un pays qui a vécu l’un des pires génocides de l’Histoire. Enfin les Africains ont des croyances très riches et variées. Les esprits, les malédictions font partie du quotidien. J’ai moi-même vu des choses étranges lors de mes voyages à Libreville.

Actusf : Pouvez-vous nous présenter votre protagoniste Léonce ?

Pascal Malosse : Avec son autorisation, je me suis un peu inspiré au début de mon ami Emeno. Et puis il s’est construit au fil de l’intrigue. Je voulais qu’une colère sourde l’habite, une colère liée au pillage colonial, à la façon dans il est traité par les « experts » blancs de l’Afrique.

Actusf : Quels sont vos prochains projets ?

Pascal Malosse : J’ai terminé un nouveau recueil de nouvelles, cette fois méditerranéen, dont le titre provisoire est « Soleil trompeur ». Une novella également. Et à présent je commence un deuxième roman, dont l’écriture prendra un certain temps.

Actusf : Pourra-t-on vous retrouver en rencontre ou dédicace prochainement ?

Pascal Malosse : Pas dans l’immédiat. Je me concentre sur l’écriture après de nombreux festivals. Je reviendrai sans doute au printemps prochain, à l’occasion de nouvelles publications. Merci !

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