Bifrost a 10 ans ! On ne peux rêver plus bel âge… depuis 1996, la revue a largement apporté sa pierre à l’édifice de la science-fiction en France en multipliant les numéros (42 au total) et les nouvelles. Un anniversaire fêté en grande pompe avec numéro double de 384 pages et une dizaine d’auteurs français au sommaire, tous des habitués de la maison qui a leurs façons ont décidé de rendre hommage à Olivier Girard et à sa revue.

Première nouvelle, premier bonheur

Le premier auteur à ouvrir le bal est Claude Ecken. Sa nouvelle Le Propagateur est un polar scientifique avec un médecin légiste qui enquête sur de mystérieux suicides au bord de l’eau. Un texte qui nous réconcilie avec l’auteur après son décevant roman fantastique Les Hauts Esprits. Ici il y a de l’ambition, du suspens et un vrai plaisir à suivre les raisonnements et les démêlés du héros. Un vrai petit bonheur. Et il n’est pas le seul.

On saluera également les excellents récits de Catherine Dufour (La liste des souffrances autorisés : une nouvelle sur des rencontres virtuelles et la création artificielle des besoins des hommes et des femmes), de Thomas Day (Le dernier voyage de l’automate joueur d’échecs : une nouvelle steampunk avec pour héros un automate qui s’éveille à la conscience), de Pierre Paul Durastanti (La fille qui souriait en regardant la mer : un texte doux-amer avec pour héros un jeune homme qui rencontre une mystérieuse femme) et de Francis Berthelot (Le Cimetière des toucans : une petite merveille de douceur dramatique).

Il faut également jeter un œil à la nouvelle de Johan Heliot et à sa vision de la décrépitude des Etats Unis avec l’arrivée d’étranges extra-terrestres (Toute la force de leur amour). Quant à Superscience de Serge Lehman, elle vous offrira une vision intéressante de la cité idéale et de ses défauts.

Au final, seules celles de Xavier Mauméjean et de Patrick Imbert sont un peu en deçà du niveau général. Mais rien de dramatique cependant. Si l’une demanderait un peu plus d’explications sur le background (Pour mon dernier anniversaire de Xavier Mauméjean), l’autre possède simplement quelques erreurs de jeunesse (Elle s’appelle Adèle de Patrick Imbert). Quant à VieTM de Thierry Di Rollo, elle est un peu légère à notre goût...

Une réussite

Ce numéro 42 a donc un très joli sommaire pour fêter ce dixième anniversaire de Bifrost. On y trouve de la diversité mais surtout de la qualité. Beaucoup de qualité ! C’est assez remarquable… un grand moment de science fiction française. Bravo ! Et encore bon anniversaire !