A l'occasion de la sortie, aujourd'hui, jeudi 18 juin, d'Une cité en flammes, récit prenant place dans l'univers d'Olangar, aux éditions Critic, découvrez les secrets d'écriture de Clément Bouhélier.
Actusf : Olangar - Une cité en Flammes, sort le 18 juin aux éditions Critic. Est-ce une suite aux deux 1er romans ? Ou une aventure indépendante ?
Clément Bouhélier : Disons moitié moitié ! (rires) On peut lire « Une cité en flammes » de manière indépendante car il s’agit d’une nouvelle aventure à part entière. Cependant, on retrouve des personnages de « Bans et Barricades ». A une personne qui hésiterait, je conseillerais donc de commencer par « Bans et Barricades »… qui sort au Livre de Poche en juillet, ce qui tombe bien (rires).
Actusf : Une suite prévue ou votre univers vous manquait trop ?
Clément Bouhélier : Disons que l’idée d’une suite a germé alors que j’écrivais « Bans et Barricades » : l’univers d’Olangar le permet, il est assez vaste pour cela. Et puis, les retours souvent très positifs des lecteurs m’ont beaucoup encouragé à entamer cette suite… ainsi que l’obtention d’un prix, celui de la 25ème heure du Livre du Mans (catégorie imaginaire). Cependant, cette seconde intrigue est véritablement née après la sortie de « Bans et Barricades », en discutant avec mes proches et l’éditeur. La thématique du combat sociale était très présente dans le premier volet d’Olangar. « Une cité en flammes » aborde d’autres questions, notamment celle de l’opacité financière dans l’économie.
Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’intrigue ?
Clément Bouhélier : Sans spoiler… Cinq ans après les événements de « Bans et Barricades », de mystérieux incendiaires frappent les villes autour d’Olangar. Quand la province d’Enguerrand est touchée, Evyna – désormais suzeraine – se retrouve forcée de mener l’enquête. Pendant ce temps, les elfes s’arment contre les hommes, qu’ils tiennent responsables de la pollution de leur fleuve. Quand tout menace de dégénérer, la Chancellerie décide d’envoyer deux nains de la Confrérie mener des investigations sur place.
Actusf : Va-t-on retrouver certains personnages de votre diptyque Bans et barricades ? Comment les avez-vous créé ? Ont-ils suivi le chemin que vous leurs traciez ?
Clément Bouhélier : Plusieurs personnages de « Bans et Barricades » font leur retour. C’est notamment le cas d’Evyna et de Torgend. Plusieurs des nains de la Confrérie sont également présents dans l’intrigue. Tous ont évolué, bien entendu, car le rapport de force n’est plus celui de « Bans et Barricades ». Je dois avouer que certains m’avaient manqué et j’ai été heureux de les retrouver… même si c’est parfois pour les brusquer beaucoup (rires). Quant à savoir s’ils suivent un chemin que je trace pour eux, j’imagine que oui : certains auteurs planifient, je suis de ceux-là. Avant de me lancer dans l’écriture, je connais le déroulement et la fin.
Actusf : En plus des humains, vous faites appel à des elfes, des nains et des orcs au cours de l’intrigue. Qu’est ce que cela vous permet-il de réaliser ?
Clément Bouhélier : Cela permet d’abord de beaucoup s’amuser. Je suis un fan des univers de Tolkien et de Warcraft, c’est un petit hommage. Mais surtout, il me semble que les elfes, les nains et les orcs sont des archétypes que l’on peut utiliser, travailler, faire évoluer… Ainsi, les nains d’Olangar sont toujours ces ouvriers à la pointe du combat social, les elfes sont ces alliés incertains des hommes. Quant aux orcs, ils sont surtout ce peuple pointé du doigt comme un ennemi idéal. Surtout, au milieu de tout cela, j’essaie de créer des personnages qui ne soient pas seulement des archétypes : ils arrivent dans l’intrigue avec une histoire particulière, souvent complexe.
Actusf : Quel type de monde est-ce ? Quelle place spécifique prend la ville d’Olangar ?
Clément Bouhélier : Oubliez le royaume médiéval. Olangar est la capitale d’un royaume largement industrialisé. Elle ressemblerait au Londres du 19ème siècle. Avec ses ouvriers, ses usines, ses tavernes, ses bagarres de rue, ses syndicats, sa pègre… Olangar est ainsi un concentré de politique où de multiples forces s’affrontent : le camp des ouvriers, la noblesse déclinante, une bourgeoisie de plus en plus puissante.
Actusf : Dans Bans et barricades, votre plume était plutôt engagée. Est-ce toujours le cas dans Une cité en Flammes ? Votre vision de la société a-t-elle évoluée ?
Clément Bouhélier : Disons que le combat social est moins présent dans « Une cité en flammes », mais d’autres thématiques sont abordées : l’opacité financière comme je le disais plus haut, mais aussi l’écologie, ou plutôt les risques d’une industrialisation excessive. Sur le fond, Olangar est toujours un monde sans concession, où quelques puissants sont prêts à tout pour arriver à leurs fins, y compris en écrasant le petit peuple.
Actusf : Avez-vous eu des inspirations en particulier pour cette nouvelle aventure ? Littéraires, cinématographiques ou tout simplement tirées de l’actualité ?
Clément Bouhélier : Petite anecdote : l’un des nœuds de l’intrigue m’est venue en discutant avec ma compagne, qui est docteure en droit, sur une affaire récente de pollution d’un fleuve en Amérique du Sud, avec tout ce que cela implique pour les pays concernés. Sinon, je ne peux pas donner trop de détails pour ne pas dévoiler un pan entier de l’intrigue, mais j’ai dû me documenter pour certains aspects techniques du récit. Pour le reste… j’espère que le roman offrira de nouvelles scènes d’actions plaisantes et une intrigue qui tient en haleine (rires). Il y a de nouveau la mécanique d’une double enquête dans « Une cité en flammes ».
Actusf : Avez-vous du faire beaucoup de recherches ? Comment travaillez-vous ?
Clément Bouhélier : Les recherches prennent un peu de place dans la création de l’intrigue de ce genre de roman, mais moins que pour d’autres. Par exemple, pour mon roman « Passé déterré » - qui se déroule en partie dans un village français en 1944 – j’en avais fait davantage : sur la seconde guerre mondiale, la manière dont les gens vivaient à l’époque, sur la presse à la libération, sur la vie politique… Pour le travail, comme nous venons d’avoir un bébé, j’écris surtout le soir… et pendant les siestes du petit loup (rires).
Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Pensez-vous revenir à Olangar ?
Clément Bouhélier : Il y aura un troisième et dernier roman dans l’univers d’Olangar. Il suivra « Une cité en flammes » et pourra également se lire de manière indépendante. Il achèvera, je pense, ce que j’ai envie de dire à travers cet univers. Pour la suite, j’ai d’autres idées, mais rien de construit pour l’instant.
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