En véritable touche-à-tout, Stephen Tunney est peintre, musicien inspiré dans le groupe de rock Dogbowl et enfin, écrivain. Son deuxième roman, paru en 2010 aux Etats-Unis, Quand on s’embrasse sur la lune, a connu un petit succès. Le livre s’adresse aux adolescents et promet un mélange créatif de SF et de romance.
« 100% Lunaire »
L’idée de départ est géniale ! Notre héros Hieronymus, âgé de seize ans, est né sur la Lune. En tant qu’individu 100% lunaire, il est condamné à porter des lunettes à verres teintés et à ne jamais quitter sa planète. Il doit cacher ses yeux car il est porteur de la S.O.L., autrement dit, la Symbolanose Oculaire Lunoptique. En termes moins barbares, ses yeux sont de la quatrième couleur primaire, et croiser son regard peut rendre fou, voire tuer. Et lorsque surgit Fenêtres-s’abattant-sur-des-moineaux, une touriste terrienne de passage, il ne peut s’empêcher de lui dévoiler ses yeux et lui voler un baiser…
Pour ceux qui ont peur de se retrouver dans une banale histoire d’amour pour ados – et c’était mon cas la première fois que j’ai vu la couverture - rassurez-vous, la romance est juste un détail, tout comme le côté futuriste est prétexte à la dénonciation de la bêtise humaine…
Une vision poétique et désenchantée
Stephen Tunney a imaginé un futur où l’homme a colonisé la Lune pour en faire son terrain d’expérimentation, où les inégalités crèvent les yeux et où les lois doivent être respectées sans broncher. En effet, tout au long de l’histoire, on découvre que les individus 100% lunaires n’ont pas de droits et ne sont pas considérés comme des êtres humains. Personne ne s’intéresse à leur cas, la population étant juste au courant qu’il est interdit de les regarder dans les yeux, sans savoir pourquoi.
En plus de ce racisme sous-jacent, sur la Lune, il y a clairement les pauvres et les riches, avec des zones dangereuses où traînent tous les débauchés du coin. Cette distinction a aussi lieu dans l’enseignement, ce qui provoque une bonne « schizophrénie académique » à notre héros, partagé entre la classe des « Têtes », regroupant tous les bons éléments, et celle des « Tarés » pleine de jeunes paumés et issus de milieux pauvres. Eh oui, deux mille ans ont passé, mais l’Homme reproduit les mêmes erreurs et s’appauvrit même intellectuellement… Il est devenu feignant au point de « réactualiser » les romans classiques, dans des formes tronquées, qui ne veulent plus rien dire.
Heureusement, Stephen Tunney a glissé quelques grammes de poésie et de rêve dans cette ambiance morose, grâce à la poésie dans les noms de ses personnages et dans certaines scènes, comme lorsque Hieronymus et la jeune terrienne échangent un baiser et que des milliers de colibris s’envolent… Mais pour ce simple flirt, notre héros devient un hors-la-loi, forcé de fuir un policier particulièrement coriace…
Un récit trop éclaté…
Mais avant d’en arriver à cette péripétie, l’auteur prend (trop) son temps. Malgré un récit original et plein de fantaisie, on se perd dans les flash-backs et les trop nombreuses parenthèses développées parallèlement à l’intrigue de départ. Par exemple, après la première évocation du baiser interdit, l’auteur fait alors un long retour en arrière pour évoquer le passé d’Hieronymus, de la terrienne, de leurs proches et amis… Il faudra attendre un bon moment avant de connaître les conséquences de ce flirt. Heureusement, les personnages développés sont hauts en couleur, surtout Slue, l’amie 100% lunaire du héros, l’inspecteur Schmet et son visage de cire…
Quand on s’embrasse sur la lune est un roman pour ados différent, déroutant, définitivement engagé, et rien que pour ces qualités, il mérite d’être lu ! Idéal pour ceux qui voudrait découvrir un récit de SF, sans être particulièrement féru de ce genre.
« 100% Lunaire »
L’idée de départ est géniale ! Notre héros Hieronymus, âgé de seize ans, est né sur la Lune. En tant qu’individu 100% lunaire, il est condamné à porter des lunettes à verres teintés et à ne jamais quitter sa planète. Il doit cacher ses yeux car il est porteur de la S.O.L., autrement dit, la Symbolanose Oculaire Lunoptique. En termes moins barbares, ses yeux sont de la quatrième couleur primaire, et croiser son regard peut rendre fou, voire tuer. Et lorsque surgit Fenêtres-s’abattant-sur-des-moineaux, une touriste terrienne de passage, il ne peut s’empêcher de lui dévoiler ses yeux et lui voler un baiser…
Pour ceux qui ont peur de se retrouver dans une banale histoire d’amour pour ados – et c’était mon cas la première fois que j’ai vu la couverture - rassurez-vous, la romance est juste un détail, tout comme le côté futuriste est prétexte à la dénonciation de la bêtise humaine…
Une vision poétique et désenchantée
Stephen Tunney a imaginé un futur où l’homme a colonisé la Lune pour en faire son terrain d’expérimentation, où les inégalités crèvent les yeux et où les lois doivent être respectées sans broncher. En effet, tout au long de l’histoire, on découvre que les individus 100% lunaires n’ont pas de droits et ne sont pas considérés comme des êtres humains. Personne ne s’intéresse à leur cas, la population étant juste au courant qu’il est interdit de les regarder dans les yeux, sans savoir pourquoi.
En plus de ce racisme sous-jacent, sur la Lune, il y a clairement les pauvres et les riches, avec des zones dangereuses où traînent tous les débauchés du coin. Cette distinction a aussi lieu dans l’enseignement, ce qui provoque une bonne « schizophrénie académique » à notre héros, partagé entre la classe des « Têtes », regroupant tous les bons éléments, et celle des « Tarés » pleine de jeunes paumés et issus de milieux pauvres. Eh oui, deux mille ans ont passé, mais l’Homme reproduit les mêmes erreurs et s’appauvrit même intellectuellement… Il est devenu feignant au point de « réactualiser » les romans classiques, dans des formes tronquées, qui ne veulent plus rien dire.
Heureusement, Stephen Tunney a glissé quelques grammes de poésie et de rêve dans cette ambiance morose, grâce à la poésie dans les noms de ses personnages et dans certaines scènes, comme lorsque Hieronymus et la jeune terrienne échangent un baiser et que des milliers de colibris s’envolent… Mais pour ce simple flirt, notre héros devient un hors-la-loi, forcé de fuir un policier particulièrement coriace…
Un récit trop éclaté…
Mais avant d’en arriver à cette péripétie, l’auteur prend (trop) son temps. Malgré un récit original et plein de fantaisie, on se perd dans les flash-backs et les trop nombreuses parenthèses développées parallèlement à l’intrigue de départ. Par exemple, après la première évocation du baiser interdit, l’auteur fait alors un long retour en arrière pour évoquer le passé d’Hieronymus, de la terrienne, de leurs proches et amis… Il faudra attendre un bon moment avant de connaître les conséquences de ce flirt. Heureusement, les personnages développés sont hauts en couleur, surtout Slue, l’amie 100% lunaire du héros, l’inspecteur Schmet et son visage de cire…
Quand on s’embrasse sur la lune est un roman pour ados différent, déroutant, définitivement engagé, et rien que pour ces qualités, il mérite d’être lu ! Idéal pour ceux qui voudrait découvrir un récit de SF, sans être particulièrement féru de ce genre.