Retrouvez aussi le top 3 de Raphaël Lafarge et de Claire Krust.
N°3 : L’Histoire sans Fin, Michael Ende
Sous ses aspects de conte enfantin, ce roman est en réalité un puits vertigineux, qui parvient dans un même élan à proposer au lecteur un univers immense, généreux, et à être discrètement mais sûrement un livre sur l’écriture, un roman sur les romans. Ce dont parle en vérité L’Histoire sans Fin, c’est, justement, des histoires, et du rôle essentiel, réellement vital, qu’elles jouent pour nous tous.
Axé autour d’une mise en abîme centrale qui retournera le cerveau des plus endurcis, ce livre est, à mon sens, un manuel d’écriture et de narration qui s’ignore… En plus d’être, également et surtout, un foutu bon roman de fantasy.
Si j’avais lu ce roman plus tôt dans ma vie, je pense sincèrement que j’aurais été un écrivain bien plus précoce que je ne l’ai été.

N°2 : La Stratégie Ender, Orson Scott Card
Bon, j’aurais en réalité pu citer l’intégralité de la série (qui compte désormais une vingtaine de romans), mais s’il ne faut en choisir qu’un seul, que ce soit le premier, qui se suffit d’ailleurs à lui-même.
Ce roman de S-F raconte, dans un futur de type « éloigné-mais-pas-trop », comment les gouvernements se sont alliés pour faire face à une imminente invasion extraterrestre, et comment ils ont mis en place un plan de détection des meilleurs stratèges militaires afin de les entraîner à la guerre dès l’enfance.
La Stratégie Ender brasse un nombre de thèmes impressionnant, à la tête desquels se trouve une étude clairement philosophique de la violence, de son usage et de son utilité. Moralement et intellectuellement, ce livre pose des questions difficiles, auxquelles il est impossible de répondre par blanc ou noir. Et en plus de ça, il le fait tout en racontant une histoire haletante, portée par des personnages aussi attachants que superbement écrits… C’est d’ailleurs le seul roman dans lequel quelqu’un présenté comme surdoué m’a réellement semblé l’être.
Après ma lecture du premier tome de la saga, il y a quelques années, j’ai passé les six mois suivants à lire toutes ses suites, et à ne parler que de ça à l’intégralité des personnes que je rencontrais. Ça n’a pas été la période la plus productive de ma vie.

N°1 : Ça, Stephen King
Outre être mon livre d’imaginaire favori, Ça est également l’un de mes… Allez, disons trois livres favoris, tout court.
Vous connaissez tous l’histoire pour avoir vu le téléfilm, vous connaissez également forcément l’auteur, donc passons les politesses et entrons directement dans le vif du sujet : à mes yeux, Ça est le meilleur livre jamais écrit sur l’enfance et sur la nostalgie. Voilà. Hop, je pose ça là, comme ça.
J’ai un tatouage de ce livre, j’ai pleuré plusieurs fois pendant sa lecture… Clairement, il s’agit là de l’une des rares œuvres qui n’ont pas simplement influencé mon imaginaire, mais qui m’ont influencé moi, en tant qu’être humain. Qui ont changé ma façon d’être au monde, de considérer les autres, d’envisager l’avenir et le passé. Ses personnages, Billy, Ben, Eddie, Bev, Stan, Mike et Richie, sont encore aujourd’hui parmi mes meilleurs amis de papier.
C’est un cliché de dire ça, mais évidemment, le fantastique a comme pouvoir premier de permettre de parler de sujets et d’émotions trop complexes pour le réalisme pur ; Ça est évidemment un roman d’horreur, mais avant tout, il est un roman sur l’amitié, l’amour, les souvenirs, et sur ce qu’on perd peut-être de soi-même en devenant adulte. Il parle de nous tous, et des gamins que nous étions.
… Et je me rends compte en finissant d’écrire mes réponses qu’instinctivement, je suis allé vers trois romans mettant en scène principalement des enfants. Je laisse aux lecteurs d’ActuSF la liberté d’en penser ce qu’ils voudront.
