Stéphanie Nicot est une actrice bien connue des genres qui nous intéressent : directrice artistique des Imaginales, et déjà à l’origine de plusieurs anthologies (Détectives de l’impossible…), elle conduit cette fois un recueil qui est en quelque sorte la manifestation littéraire de l’esprit de ce festival sur les mondes imaginaires et la fantasy en particulier. Rois et Capitaines nous renvoie à la tradition épique et guerrière de la fantasy, qui n’exclut pas non plus le voyage.
Une belle brochette d’auteurs
Cette anthologie rassemble nombre d’auteurs confirmés, qui se sont pliés à l’exercice demandé par Stéphanie Nicot avec plus ou moins de bonheur. La nouvelle de Jean Philippe Jaworski (Montefellone), qui ouvre le recueil, est à l’image de ses précédents textes : finement ciselée, aucun détail n’est laissé au hasard. On est emporté par l’écriture, très vivante et qui sait aussi ménager des moments de pause. Une petite perle pour ouvrir l’anthologie, le pari est osé mais laisse augurer du meilleur pour la suite, et la qualité est bien au rendez-vous !
L’un des auteurs, Julien d’Hem, fait ici ses débuts et c’est une belle réussite : avec Le crépuscule de l’ours, il signe un texte plein de fougue et d’intensité, avec en point d’orgue les derniers instants d’un guerrier d’exception. Les autres textes sont aussi de qualité, avec un bémol pour celui de Catherine Dufour (Le Prince aux pucelles), décevant. Il part d’une bonne idée, la chute finale est intéressante, mais le texte est trop heurté, trop brouillon. On s’y perd et on finit par s’ennuyer, sans trouver la verve et l’enthousiasme de ses textes habituels.
Différentes perspectives et différents univers
Parmi les nouvelles qui abordent de façon plus classique le thème du recueil, avec des références plus « occidentales », on notera La Damoiselle et le roitelet de Rachel Tanner, qui rappelle beaucoup le Cendres de Mary Gentle, en proposant une variante sur le personnage féminin du capitaine. Le texte du couple Belmas (Dans la main de l’orage), propose une belle histoire sur l’inéluctabilité du destin, plus proche dans l’ambiance des légendes arthuriennes. Lionel Davoust (l’Impassible armada) confirme quant à lui- s’il était besoin- son talent de nouvelliste : une très belle nouvelle là encore, sur fond d’histoire de pirates. Sacre de Maïa Mazaurette est sans doute le texte le plus osé et le plus original de l’anthologie, malgré un fond tout ce qu’il y a de classique.
Enfin, sortant un peu de la thématique de manière classique, le recueil nous propose aussi d’autres univers, plus orientaux ou personnels. C’est le cas de Thomas Day (La Reine sans nom) qui nous livre une nouvelle empreinte de poésie et de violence, un texte d’une grande sensibilité. Armand Cabasson (Le Serpent-Bélier) s’intéresse lui aux peuples de l’est européen et à leurs légendes et croyances, dont il subsiste toujours quelque chose. Pierre Bordage (Dans le cœur de l’Aaran) nous offre un très joli texte sur la mort et la renaissance.
Les auteurs qui terminent l'anthologie prennent quant à eux le parti de développer leurs univers personnels. Johan Heliot (Au plus élévé Trône du monde) nous emmène à nouveau sur la Lune avec un texte plein de gouaille et d’exploits incroyables, à l’image des deux personnages qu’il a choisi comme protagonistes : D’Artagnan et Cyrano. Laurent Kloetzer (l'Orage) revient à l’univers de Dvern, et retrouve son personnage Jaël de Kerdan pour un très beau texte sur la mémoire, empreint de nostalgie.
Un recueil tout à fait excellent, pour autant de visions de figures classiques des récits de fantasy, qu’il serait dommage de rater. Et sans doute la meilleure anthologie de fantasy francophone parue à ce jour.
Une belle brochette d’auteurs
Cette anthologie rassemble nombre d’auteurs confirmés, qui se sont pliés à l’exercice demandé par Stéphanie Nicot avec plus ou moins de bonheur. La nouvelle de Jean Philippe Jaworski (Montefellone), qui ouvre le recueil, est à l’image de ses précédents textes : finement ciselée, aucun détail n’est laissé au hasard. On est emporté par l’écriture, très vivante et qui sait aussi ménager des moments de pause. Une petite perle pour ouvrir l’anthologie, le pari est osé mais laisse augurer du meilleur pour la suite, et la qualité est bien au rendez-vous !
L’un des auteurs, Julien d’Hem, fait ici ses débuts et c’est une belle réussite : avec Le crépuscule de l’ours, il signe un texte plein de fougue et d’intensité, avec en point d’orgue les derniers instants d’un guerrier d’exception. Les autres textes sont aussi de qualité, avec un bémol pour celui de Catherine Dufour (Le Prince aux pucelles), décevant. Il part d’une bonne idée, la chute finale est intéressante, mais le texte est trop heurté, trop brouillon. On s’y perd et on finit par s’ennuyer, sans trouver la verve et l’enthousiasme de ses textes habituels.
Différentes perspectives et différents univers
Parmi les nouvelles qui abordent de façon plus classique le thème du recueil, avec des références plus « occidentales », on notera La Damoiselle et le roitelet de Rachel Tanner, qui rappelle beaucoup le Cendres de Mary Gentle, en proposant une variante sur le personnage féminin du capitaine. Le texte du couple Belmas (Dans la main de l’orage), propose une belle histoire sur l’inéluctabilité du destin, plus proche dans l’ambiance des légendes arthuriennes. Lionel Davoust (l’Impassible armada) confirme quant à lui- s’il était besoin- son talent de nouvelliste : une très belle nouvelle là encore, sur fond d’histoire de pirates. Sacre de Maïa Mazaurette est sans doute le texte le plus osé et le plus original de l’anthologie, malgré un fond tout ce qu’il y a de classique.
Enfin, sortant un peu de la thématique de manière classique, le recueil nous propose aussi d’autres univers, plus orientaux ou personnels. C’est le cas de Thomas Day (La Reine sans nom) qui nous livre une nouvelle empreinte de poésie et de violence, un texte d’une grande sensibilité. Armand Cabasson (Le Serpent-Bélier) s’intéresse lui aux peuples de l’est européen et à leurs légendes et croyances, dont il subsiste toujours quelque chose. Pierre Bordage (Dans le cœur de l’Aaran) nous offre un très joli texte sur la mort et la renaissance.
Les auteurs qui terminent l'anthologie prennent quant à eux le parti de développer leurs univers personnels. Johan Heliot (Au plus élévé Trône du monde) nous emmène à nouveau sur la Lune avec un texte plein de gouaille et d’exploits incroyables, à l’image des deux personnages qu’il a choisi comme protagonistes : D’Artagnan et Cyrano. Laurent Kloetzer (l'Orage) revient à l’univers de Dvern, et retrouve son personnage Jaël de Kerdan pour un très beau texte sur la mémoire, empreint de nostalgie.
Un recueil tout à fait excellent, pour autant de visions de figures classiques des récits de fantasy, qu’il serait dommage de rater. Et sans doute la meilleure anthologie de fantasy francophone parue à ce jour.