Ce matin, nous vous invitons à découvrir trois bonnes raisons de lire After® d'Auriane Velten paru aux éditions Mnémos en avril dernier.
Auriane Velten est née en 1991 dans la plaine d’Alsace. Mais les premières contrées qu’elle arpenta furent le pays d’Oz et la Terre du Milieu, grâce à des parents qui ignoraient sans doute ce qu’ils allaient provoquer. Une fois qu’elle eut appris à lire seule, elle a strictement refusé de passer plus d’un quart de son temps éveillé dans la réalité, et de lâcher son livre pour lacer ses chaussures. Elle a réussi sans peine grâce à Isaac Asimov et Terry Pratchett ; Alain Damasio et Ursula le Guin, et beaucoup trop d’autres pour tous les citer. Inutile de dire où elle habite et ce qu’elle y fait : elle est toujours ailleurs (source éditeur).
Très longtemps après un cataclysme dont on apprendra quelques détails bien plus loin dans l’ouvrage, quelques villageois habitent un baobab, vivant sans doute, au départ, une vie simple, paisible et sans heurts. Le Dogme leur fournit une morale et une spiritualité communes : une égalité parfaite entre les habitants, pas de pensées négatives, un strict respect des tâches à accomplir… Mais au loin se profilent les « terres renoncées ». Le conseil du village lance Cami et Paule à la recherche de « l’avant » : Cami et sa curiosité insatiable et Laure dont on ne sait s’ile est là pour aider ou surveiller.
Dès le départ, je ne savais pas à quoi ni à qui m’attendre. Merci aux éditions Mnémos de m’avoir envoyé ce premier roman. Après lecture, est-ce un conte philosophique, de la science-fiction, une histoire d’amitié, une quête de la vérité ?
Un vrai « page turner »
Même si c’est probablement un peu tout cela, j’ai surtout aimé le côté addictif. L’écriture inclusive (pas tout à fait celle que l’on voit parfois) est un peu gênante au début puis presque plus au fil des pages. En effet, l’utilisation des pronoms neutre surprend puis on s’y fait avant d’en comprendre l’utilisation.
Les découvertes et remises en cause des deux protagonistes, les surprises de cette épopée dans les terres arides du passé sont savamment distillées. Cette quête de la vérité nous montre un besoin viscéral de conserver/retrouver les origines.
Le livre est assez court. Nul besoin pour l’autrice visiblement de nous faire découvrir en détail le moment où tout a basculé et les zooms du passé sont suffisamment forts pour évoquer l’importance de la mémoire.
Une amitié qui défie le temps
Le plus émouvant reste cependant les étroites relations qui se créent entre les deux personnages et qui évoluent. Difficile de ne pas en parler trop pour vous laisser découvrir leur cheminement. L’autrice est maligne. Elle le fait par touches à la fois technologiques et humaines. Il y a du questionnement, de la rébellion, de la découverte du besoin pressant de l’autre, de l’envie de partager, hier, aujourd’hui et…demain ?
Leur genre indéterminé n’est qu’une façon de les appréhender. Leur quête d’identité et leur lutte face aux élites en font des personnages qui doutent, mais forts et volontaires.
Les arts et les sciences
L’autrice se confie en disant : « j’espère que si nous faisions un grand tri dans ce qui emplit notre mémoire, nous choisirions de conserver certaines choses, et notamment les arts, les sciences et la discussion ».
C’est un livre hymne à la beauté, à la recherche d’une meilleure humanité, sans mièvrerie et avec beaucoup de savoir-faire. C’est une ode au savoir et à l’émotion que peut engendrer la créativité. L’autrice nous fait réfléchir tout en donnant à ses personnages le soin de nous bouleverser et parfois de nous faire sourire. Merci.