Sortez vos pieux et préparez vos sorts pour découvrir Castlevania !
Cette série d’animation diffusée par Netflix a sorti sa saison finale cette année, après 4 ans sur nos écrans. Le format suit celui des animes, des épisodes d’une vingtaine de minutes. Son nombre d’épisodes a cependant grimpé au fil des saisons pour passer de quatre à huit, pour finalement proposer un format de dix épisodes pour les deux dernières saisons.
Castlevania a été créé par Warren Ellis (scénariste de comics pour Marvel et DC), et dirigé par Sam Deats et Spencer Wan.
L’univers de l’animation se base sur la série de jeux videos Castlevania de Konami, débutée en 1986. Il s’agit de l’une des plus importantes compilations de jeu, avec plus de vingt titres différents.
Pour résumer :
15eme siècle, Walachia. La femme de Dracula, Lisa Tepes, est condamnée au bûcher par l’Eglise, pour cause de sorcellerie. Apprenant sa mort en rentrant d’un voyage et fou de rage, Dracula choisit d’exterminer l’espèce humaine. Pour cela, il regroupe des vampires qui l’assisteront dans ce carnage, et deux humains, Isaac et Hector, qui lui créeront une armée grâce à leur talent de forgemaster. Face à ce plan se dresse Trevor Belmont, d’une célèbre famille de chasseurs de vampires et créatures démoniaques. Il sera assisté par Sypha Belnades, une magicienne, et Alucard, fils de Dracula. Ensemble, ils arrêteront cette folie, quoi qu’il en coûte.
Après cette introduction, laissez moi vous présenter mes trois raisons de regarder Castlevania !
UNE ANIMATION AUX PETITES GOUSSES D'AIL
Nous ne pouvons pas commencer sans évoquer l’ouverture de la série : son opening. Des dessins crayonnés, un effet feutre, marquant la différence avec le visuel de l’animation. Du noir et du blanc, avec comme seule couleur celle du sang et des flammes. Je dois dire que je l’apprécie énormément, ce choix de design est vraiment bien trouvé.
Pour la série en elle-même, les dessins sont simples, assez épurés mais très soignés. On le voit à travers les ombres formées par les éclairages, la lune ou les plis des vêtements. Le mouvement des cheveux et des capes dans le vent est naturel. Les visages sont variés. A l’inverse de l’animation japonaise et des portraits aux formes assez similaires, aucun problème pour différencier les personnages. Les dessinateurs jouent autant sur les formes de mâchoires, nez, traits anguleux ou lisses que les couleurs, épaisseurs et longueurs des cheveux, absence ou non de barbe. Pour les personnages principaux, mais aussi les secondaires et les simples figurants. Aucune lassitude sur ce point là.
Les décors quant à eux sont bien détaillés. Le château de Dracula est vraiment joli tout en pointes et tourelles, tout comme les différentes villes que l’on parcourt et la demeure des Belmont (ce lieu !).
En évoquant les détails, on ne peut pas non plus oublier la quantité de cadavres, décapitations, boyaux et sang qui sont franchement bien réalisés. C’est fort appréciable sachant que cela fait partie du cœur (encore battant) de Castlevania.
Et ne parlons pas de l’animation ! Il y a une fluidité de fou dans les combats, c’est juste superbe, un véritable petit bonbon. Ou pour nos amis vampires, une véritable gorgée d’O+. On virevolte, glisse, se téléporte, esquive un coup ou lance un sort, une arme. Rien n’arrête les mouvements.
DES PERSONNAGES PLUS AIGUISES QUE DES PIQUETS
Un seul mot pour désigner nos trois héros : badass. Sypha Belnades tout d’abord, la magicienne contrôlant les éléments. Laissez-la utiliser simplement le feu et la glace, il ne lui faut rien de plus pour éradiquer ses ennemis. Des classiques boules de feu au lance-flamme en passant par les piques de glace, elle ne cesse de se réinventer. Le feu lui sert de propulseur, la glace de plaque de transport et de bouclier. Elle est sans aucun doute un mage de combat on ne peut plus puissante.
Trevor lui est un Belmont tout de même. Il sait manier n’importe quelle arme. Avec son fouet, il explose (littéralement) créatures démoniaques et vampiriques. Il a tout pour être le grand héros charismatique. Si ce n’est certaines de ses répliques et actions qui nous font (à Sypha et nous) lever les yeux au ciel avec un sourire (petit plus pour la voix de Trevor, empruntée à Richard Armitage, notre cher Thorin dans Le Hobbit).
Il nous reste Alucard, le demi-vampire de la bande. Et pas “Le Alucard” s’il-vous-plaît, il a ce titre en honneur. De son vrai nom Adrien Tepes, le jeune vampire ne peut qu’être impressionnant avec son épée magique, sa cape traînant au sol, ses téléportations et sa transformation en loup. Avec Trevor tous deux font la paire, incapables d’arrêter de se lancer de petites piques et des remarques puériles, un sourire aux lèvres ou un doigt d’honneur tendu. Au grand désespoir de Sypha que nous soutenons de tout cœur.
Cerise sur le gâteau, ce trio réalise un travail d’équipe à faire pâlir d’envie n’importe qui (épisode 7 saison 2, épisode 9 saison 4, parfait). Comme on dit, traverser des épreuves ensemble rapproche. Cette cohésion est vraiment très agréable à regarder.
Nous n’oublions toutefois pas des personnages qui sont plus en retrait comme le comte de Saint-Germain. Un individu qui a voyagé dans toutes les cours d’Europe, un magicien, alchimiste. Un peu perdu, il est prêt à tout pour sauver une femme. Mais le désire-t-elle ? C’est un personnage qui, dans les débuts, se donne une image d’un homme sûr de lui, fier de sa personne. Puis nous découvrons qu’en réalité, il est complètement écrasé par son anonymat et sa solitude. Jusqu’à quel point poussera-t-il ses erreurs, je vous laisse le découvrir.
Les erreurs, cela permet de penser à nos deux forgemasters, Isaac et Hector, travaillant au service de Dracula avant que des événements ne changent la donne. Sans trop entrer dans les détails, Hector se retrouve à Styria, le fief de la vampire Carmilla tandis qu’Isaac, bouillant de colère, cherchera sa vengeance. Tous deux possèdent plus d’un tour dans leur sac et nous assistons à l’évolution de ces personnages que les difficultés font grandir. Certains épisodes sont justement centrés sur eux. On peut donc se retrouver un petit moment sans voir Belmont, Sypha et Alucard. On suit la cour vampirique de Dracula, puis celle de Carmilla, et les plans d’Hector et Isaac. Chacun possède son objectif, même si l’ombre de Dracula flotte au-dessus de tous. (Petit bémol sur l’histoire d’Isaac, qui s’arrête quelque peu sans suite et sans réel rapport avec le plan des autres protagonistes).
Des personnages touchants que l’on apprend à apprécier au fil des épisodes, tandis que certains restant détestables jusqu’au bout et que d’autres nous dévoilent des horreurs faisant changer notre regard sur les premières apparences.
UNE AMBIANCE D'OUTRE-TOMBE AUX RAYONS D'ESPOIR
Europe de l’Est, fin 15ème siècle. Châteaux en pierre de tailles, hautes murailles, maisons et échoppes branlantes, des cris et de la mauvaise bière dans les tavernes. Agrémentés de créatures démoniaques remplissant les nuits de hurlements et de sang, de vampires comme on les aime, de magie élémentaire comme nécrotique. Tout est possible dans ce Moyen-Âge sur les terres mythiques des légendes vampiriques. L’ambiance générale est donc évidemment sombre. L’opening nous le montre d’emblée. La série s’adresse à un public d’avertis, on ne nous épargne rien. Des bûchers, aux cadavres sur des piques, en passant aux jugulaires arrachées, aux corps démembrés et au sacrifice d’enfants. L’univers de Castlevania n’est pas une partie de plaisir. C’est un monde cruel, dur, dans lequel chacun tente de survivre. Même si cela veut dire trahir, tuer. Le sérieux est de rigueur. Comment ne pas l’être aussi, face à une telle histoire ? Les choses ne pouvaient que mal tourner et la réalité nous est assénée de plein fouet.
Il y a cependant une certaine lumière qui reste présente, à travers l’humour par exemple. Trevor et Alucard nous font bien rire à constamment se taquiner (on repense à l’épisode 2 saison 2). Belmont n’en rate pas une, et que dire des poupées faites par Alucard, représentants Trevor (Trefor en réalité et à son désespoir) ainsi que Sypha avec lesquelles il discute ? Dans ce vacarme sont créées des bulles de tranquillité, hors du temps et des problèmes. Adrien seul dans son château, vaquant à ses occupations. Le chasseur et la mage voyageant ensemble vers de nouvelles aventures, de nouvelles vies à secourir. Alucard et les éclats de rire des enfants. La relation entre les deux vampires Morana et Striga. On peut même penser à Hector et la vampire Lenore, selon les jours.
Castlevania nous propose un monde de chaos, où la fin de l’humanité se profile à l’horizon. Mais c’était sans compter la force de certains d’entre eux, et la vie, qui malgré tout, continue de se battre.
Visuels soignés, fluidité superbe, des personnages du tonnerre et une ambiance douce-amère. Venez découvrir le monde de Castlevania et dévorer les épisodes à coups de crocs. C’est une série que je regarderai de nouveau avec grand plaisir, toujours prête à les accompagner dans leurs combats. Profitez bien des deux derniers épisodes !
Pour ceux déjà enthousiastes à découvrir la suite de Castlevania, Samuel Deats a annoncé un possible spin off se déroulant dans le même univers, avec cependant de nouveaux personnages.
Pour admirer les visuels de l'opening :
Le trailer de la saison 1 :