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Trois bonnes raisons de regarder Ranking of Kings
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Trois bonnes raisons de regarder Ranking of Kings

Les mastodontes que sont la dernière saison de L'Attaque des Titans et la saison 2 de Demon Slayer se sont partagés le règne sur cette saison d'hiver de l'animation japonaise. Pourtant, un nouvel animé s'est peu à peu fait une place dans le cœur des spectateurs, tel un jeune prince dont on n'attendait pas grand-chose et qui se révèle finalement apte à conquérir le trône ! Cet animé, c'est Ranking of Kings, le dernier-né de Wit Studio (L'Attaque des Titans saisons 1, 2 et 3 ; Vinland Saga), adapté du manga éponyme de Sôsuke Tôka, dont le premier tome est paru en version française le 7 avril chez Ki-oon.

Comment Ranking of Kings est-il parvenu, en quelques semaines, à rivaliser avec les séries d'animation les plus populaires du moment ? Eh bien, on vous propose de découvrir trois bonnes raisons pour ça !

Le royaume de Bosse est en péril. Son fondateur, connu pour sa force herculéenne, est gravement malade, et l'héritier, le jeune prince Bojji, est loin d'avoir le profil pour prendre sa place... Sourd et muet, d'une faiblesse telle qu'il est incapable de manier l'épée, il est la cible de toutes les moqueries, du chevalier au paysan ! S'il accède au trône, le pays est promis à la déchéance dans le classement des rois, dont le principal critère est la puissance des souverains. De ce point de vue, c'est le prince cadet, Daida, qui remporte le soutien populaire...

Pourtant, Bojji arbore un éternel sourire. Même quand une mystérieuse ombre lui ordonne de lui donner ses vêtements, il s'exécute avec plaisir ! Car, pour la première fois de sa vie, le garçon trouve un partenaire de conversation. Cet étrange voleur comprend ses paroles... Bojji lui dévoile alors son rêve : devenir le meilleur roi du monde !

Des héros marginaux mais attachants

Les deux héros principaux de Ranking of Kings, Bojji et Ombre, sont des marginaux. À cause de son handicap, de sa petite taille et de son absence de puissance physique, le prince Bojji est vu par les vassaux de son père et les habitants du royaume comme un idiot, un être faible et un incapable, malgré cela, il arbore toujours une adorable bouille de grenouille agrémentée d'un grand sourire. Ombre, de son côté, appartient à un clan d'assassin, ce qui lui vaut la méfiance et l'hostilité de quiconque croise sa route. Ces eux-là nouent rapidement une amitié profonde et indéfectible qui apporte à chacun ce qui lui manquait.

Une amitié qui met du baume au cœur et qui est véritablement le petit rayon de soleil de l'histoire, surtout lorsqu'on découvre quels événements terribles ont eu lieu par le passé et quels sombres desseins se trament encore dans le pays du roi Bosse.

Une complexité cachée

Un royaume dirigé par un géant, un jeune prince à qui son demi-frère veut usurper le trône, des malédictions, un miroir magique et une belle-mère en apparence bien antipathique... pas de doute possible, le monde de Ranking of Kings est un univers de conte de fées !

Et pourtant, en dépit de son univers coloré, de son adorable duo de héros et de ses character-designs qui fleurent bon les dessins animés rétro, Ranking of Kings se distingue surtout par sa capacité à jouer sur notre horizon d’attente, c’est-à-dire sa capacité à prendre en compte le fait que le spectateur a déjà vu ou lu plusieurs œuvres et s'attend donc à retrouver des éléments précis lorsqu'il se plonge dans une histoire qui s'apparente à un genre qu'il connaît... et Ranking of Kings fait ça très bien, de manière à constamment nous surprendre avec les actions et les loyautés fluctuantes de ses personnages !

En effet, si chaque personnage, principal ou secondaire semble relever d’un archétype qu'on connaît depuis notre plus tendre enfance, comme le bon roi, la marâtre, le maître d'armes loyal envers et contre tout, le prince rival ou encore les nombreux intrigants qui peuplent le château et tentent de placer leurs pions de manière à faire avancer leurs propres intérêts, ils se révèlent tous bien plus profonds que ne le laissent paraître les apparences. Mieux encore, leurs objectifs et leurs loyautés évoluent en fonction d'une intrigue qui rebat régulièrement les cartes — difficile alors de savoir qui est un allié ou non ou de prévoir les actions futures de qui que ce soit.

De plus, alliés temporaires ou ennemis, plus on apprend à les connaître, plus on comprend les motivations qui se cachent derrière leurs actions, ce qui permet à la série d'éviter l'écueil du manichéisme, en expliquant précisément au spectateur pourquoi les personnages qu'il suit agissent de telle ou telle façon. Pas vraiment de grand méchant dans cette histoire donc, mais des points de vue différents qui s'entrechoquent et des personnages forgés par leur passé et par leurs convictions qui croient agir pour le mieux… même quand le mieux de quelqu'un peut-être le pire de quelqu'un d'autre !

La stérilité du conflit et l'importance du pardon

Enfin, Ranking of Kings propose une réflexion intéressante sur les conflits, leur (in)utilité et même, à travers les nombreux combats de Bojji, sur la meilleure façon d'y mettre fin quand on est un petit bonhomme sans force brute mais avec un cœur grand comme ça. C'est aussi l'occasion de se pencher sur les thématique du pardon et de la rancœur à travers une réflexion sur les actes qu'on peut pardonner, ceux qu'on peut comprendre mais pas excuser, ceux qui semblent impardonnables mais qu'on peut toujours essayer de réparer, ainsi la façon dont les mauvaises actions en engendrent d'autres parfois tout aussi terribles et la nécessité de briser le cercle vicieux qui ne manque pas de s'installer.

Malgré son univers inspiré des contes de fée et le style mignon à souhait de ses dessins, Ranking of Kings ne se contente pas d'être une jolie petite histoire, mais présente des personnages complexes et en perpétuelle évolution ainsi que des réflexions profondes sur des sujets parfois difficiles (ce n'est définitivement pas à mettre devant tous les yeux !) et des scènes qui feront vibrer votre corde sensible jusqu'à, peut-être, vous briser le cœur de temps à autre.

En bref...

On ne peut que vous recommander chaudement ce nouveau succès de Wit Studio, aussi optimiste et attachant qu'il peut être dur dans son propos et dans les épreuves qu'il impose à son petit héros et qui, contrairement à un certain prince au long nez, n'a certainement pas usurpé son titre de meilleur nouvel animé de la saison et mérite bien sa place aux côtés de L'Attaque des Titans et de Demon Slayer, que ce soit au niveau de la qualité de l'animation (eh oui, encore un animé avec des scènes incroyablement bien animées, en plus, cocorico, l'animatrice française Claire Launay a participé à l'animation de très jolies scènes) ou de son scénario qui vous prend aux tripes.

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