L'Ombre d'Ararat

L'Ombre d'Ararat

Si le lecteur cherchant un bon livre dans une librairie regarde la quatrième de couverture de L'ombre d'ararat, il pourra y lire le compliment suivant : "Ce premier roman sonne le début d'une longue et magnifique carrière...". Voilà de quoi inspirer confiance, surtout lorsque l'on regarde le nom qui est accolé à cette citation : Orson Scott Card, rien que ça ! Normalement, cela devrait éveiller la curiosité de tout lecteur de SF... Si après ça, en retournant trois ou quatre fois le bouquin entre vos doigts, en lisant le résumé et en zieutant la couv, vous finissez par l'acheter, vous aurez tout bon !

Car franchement, ce serait dommage de passer à côté de cette histoire de fantasy qui pour une fois, ne nous entraîne pas chez les celtes ou au moyen âge. Ici, on parle latin puisqu'il s'agit d'une Uchronie autour de l'Empire Romain, ou plutôt "des" Empires Romains. En l'an 600 après J-C, nos lointains ancêtres latins dominent toujours toute la Méditerranée avec leurs royaumes d'Orient et d'Occident. Ils n'ont que peu d'ennemis, contrôlant pratiquement l'ensemble du monde connu de l'époque, et tous les peuples barbares, des germains aux égyptiens en passant pas les celtes sont sous leur coupe. Seuls les Perses sont en mesure de s'opposer à eux.

Tiens, et si on envahissait l'Empire Perse aujourd'hui ?

Evidemment, en se côtoyant, les deux mammouths politiques se frictionnent ! Les Perses menacent même Constatinople, la capitale de l'Empire Romain d'Orient. Du coup, les voisins de l'Occident s'en mêlent, avec la ferme intention de mettre fin à la menace Perse. L'empereur Galen souhaite carrément envahir leur Empire pour régler le problème une fois pour toute. Il espère que ses armées combinées à celles de l'Empereur d'Orient suffiront à mettre à genoux les perses.

En partant en croisade, Galen laisse à son jeune frère Maxian la garde du pouvoir en son absence. Mais, ce dernier a découvert qu'une terrible malédiction s'abat sur Rome et menace l'Empire Romain. Accaparé par le problème, il n'a pas vraiment de temps à consacrer à la conduite des affaires politiques. Il espère qu'en redonnant la vie à d'anciennes gloires du peuple romain, il trouvera la solution du problème... Mais fricoter avec les forces magiques n'est pas de tout repos...

Vivement la suite :

L'ombre d'Ararat est véritablement une introduction dans ce qui s'annonce comme une grande fresque. Harlan plante le décor et les personnages. Pour l'instant, il part sur pas moins de trois intrigues principales, entre Maxian, le cadet de L'Empereur qui essaie de sauver les habitants de Rome de la malédiction, Dwyrin, un jeune apprenti magicien turbulent qui se voit envoyé au front par ses supérieurs pour qu'ils aient la paix dans leur école, et Thyatis, une guerrière farouche qui se retrouve en première ligne dans la bataille qui s'annonce, le tout sans oublier de suivre Galen et son homologue oriental dans la préparation de leur plan de bataille contre les Perses.

Cela fourmille et l'on se doute bien que tous ces personnages vont prendre véritablement toute leur dimension dans la suite à paraître en Juin. Espérons que cette suite justement, sera de la même qualité que ce premier volume, qui sans être le nouveau livre qui va révolutionner le monde de la fantasy, a le mérite d'être agréable à lire et de faire passer un bon moment au lecteur.

En tout cas, pour un premier roman, Thomas Harlan fait fort, même s'il a été scénariste de jeux de rôle pour ses petits camarades pendant des années. Cela lui a donné probablement l'occasion de véritablement affûter son sens de l'intrigue et de l'histoire. Bref un bon roman qui augure d'une suite dont on reparlera certainement...