Jessie
Stephen King nous emmène dans un roman de terreur où le fantastique n'a pas lieu d'être. Seule la réalité est face au lecteur, une réalité à vous donner des sueurs froides dans le dos. Tout comme dans Misery, l'auteur place son héros dans une situation terrifiante mais réelle. Ici, Jessie est enchaînée à un lit dans une maison isolée de tout. Cauchemar ou réalité ?
Fantasmes dangereux.
Jessie est une femme d'une quarantaine d'années tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Lors d'une journée ensoleillée, elle décide de faire plaisir à son mari, Gérald, en se rendant avec lui dans leur maison de vacances. Celui-ci est adepte des petits " plus " sexuels qui attisent sa libido et entre autres celui de menotter sa femme au lit.
Jessie, habituellement conciliante vis-à-vis des envies fantasques de son mari, décide de se rebeller. Alors sous le coup de la rage et de la peur, elle se débat violemment et flanque un coup de pied brutal dans le bas-ventre de son mari. Gérald se retrouve mort foudroyé par un arrêt cardiaque aux pieds du lit et Jessie enchaînée au lit sans moyen de se détacher.
L'horreur de la situation ne fait alors que commencer. La soif, l'angoisse, la colère mettent Jessie dans un état second qui lui feront vivre les pires moments de son présent et revivre les plus pénibles souvenirs de son passé.
Psychanalyse forcée
Stephen King a un don indéniable pour écrire et pour mettre ses héros dans des contextes les plus effroyables. Ces derniers temps, il aime écrire des romans psychologiques dans lesquels le lecteur explore les limites des phobies de l'être humain. Cette fois-ci : que faire lorsqu'on est coincé sur un lit ? Rien si ce n'est revisiter son passé. Ainsi, l'auteur nous fait découvrir la psychanalyse forcée de son héroïne : Jessie revit alors les attouchements sexuels que son père lui a fait subir enfant.
Certes, le roman est très bien écrit et se lit très bien. On y retrouve la touche du maître de l'épouvante sans l'aspect fantastique. Malheureusement (rien n'est parfait !), la fin du livre reste décevante. Stephen King a rajouté une histoire dans l'histoire. Celle d'un exhumeur de tombe, tueur et nigaud qui rend visite à Jessie pendant une nuit. A la fin du roman, l'auteur ne peut s'empêcher de nous expliquer qui est vraiment cet individu et ce qu'il vient faire là. Ce passage est largement inutile et nuit à la qualité du roman. On reste sur une impression d'inachevé. Il aurait peut-être fallu rajouter des mots ou des pages pour pouvoir arriver à un roman et non à une nouvelle. Dommage !