Enfin le troisième et dernier tome de La Trilogie de Gaïa de John Varley. Cet auteur américain est peu connu en France si ce n'est pour cette trilogie parue en 1980 aux éditions Denoël et qui a, par ailleurs, reçu le prix Locus du meilleur roman. Démon achève ce cycle dans la lignée des autres tomes. On y retrouve la suite des aventures du Capitaine Jones, de Chris et Robin, des titanides et de Gaby dans les antres de Gaïa. Mais Gaby n'est-elle pas morte ? Un petit retour sur le début de l'histoire s'impose…
Un monde délirant et une déesse démente
Le capitaine Cirocco Jones du vaisseau Le Seigneur des anneaux et son équipage se retrouvent happés par une mystérieuse roue intelligente, prénommée Gaïa. Cet être mégalomane et paranoïaque a créé un monde bercé par l'imaginaire du cinéma : King Kong, vers des sables, Marilyn Monroe, centaures, tous se mélangent dans ce drôle d'univers. Après avoir vécu maintes et maintes aventures, après avoir été nommée sorcière, Cirocco Jones est déchu de son poste pour avoir tenté de renverser le pouvoir de Gaïa. Tentative qui valut la mort de Gaby, son amie.
Au bord du conflit final
La révolte commence à germer. Gaïa pousse le bouchon un peu trop loin. Après avoir créé tout et n'importe quoi comme êtres abominables, voilà qu'elle donne naissance à des zombis peu ragoûtants. Mégalomane mais pas stupide, elle a une petite idée derrière la tête : éliminer une bonne fois pour toute cette empêcheuse de tournée en rond, la dénommée Cirocco Jones.
Mais les amies de Cirocco ne voient pas d'un bon œil les projets de Gaïa. Surtout, lorsque celle-ci enlève Adam, le fils de Robin. Tout le monde sait bien qu'il s'agit d'un piège pour amener Cirocco à se montrer. Alors, pas le choix, la guerre est déclarée, une guerre sans merci dont la conclusion sera soit la fin de Cirocco et de ses amis, soit la fin de Gaïa et de son monde aberrant.
Une fin d'épopée drôle et extraordinaire.
Dans ce troisième tome, John Varley continue les aventures de Cirocco. Démon reste à la hauteur des deux premiers tomes, c'est-à-dire ingénieux et imaginatif. On peut même dire que l'auteur finit sa saga en apothéose. Humour, réflexion, aventure, tout y est dans un mélange subtil.
John Varley entremêle science-fiction, fantasy et fantastique dans une fusion détonante. Ses personnages restent toujours aussi cocasses et excellents : une sorcière avec un sale caractère, un jeune homme alcoolique qui veut devenir centaure, une amazone lesbienne qui ne veut pas admettre son hétérosexualité, une sale gamine égocentrique sans oublier la déesse mégalomane qui pète les plombs. Le petit plus de ce tome par rapport aux autres : les allusions cinématographiques (Monthy Anaconda, Le Pont de la rivière Kwaï, Silence on tourne !…) et les délires qui les accompagnent (caméras, panaflex et autres appareils vivants, une Marilyn Monroe de 15 mètres, une déesse cinéphile…). Une saga à lire absolument que l'on soit un inconditionnel ou non de science-fiction.