Chrono-minets
Ce qu'il y a de bien pour les éditeurs, c'est qu'avec Isaac Asimov ils possèdent une mine inépuisable de nouvelles et de romans. Et comme le bon docteur se prêtait facilement au jeu de la postface, il est facile de multiplier les recueils avec peu de nouvelles comme le fait Folio SF en ce moment et comme l'avait fait Denoël en son temps. Résultat pour Chrono-minets, six récits, 250 pages et de longues explications d'Isaac Asimov lui-même.
Un fantôme en justice
Si le système est critiquable, le contenu reste de très bonne qualité. Ecrites en pleine Seconde Guerre Mondiale (de 1941 à 1945 exactement), les six nouvelles de ce recueil sont la preuve de l'imagination formidable dont était pourvu Asimov. On est souvent loin des étoiles dont il nous a habitué avec Fondation ou Les Robots. Auteur ! Auteur ! nous raconte par exemple comment l'écrivain d'une série policière à succès voit son héros apparaître dans sa vie alors qu'il décide de changer de style de roman. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le personnage de fiction n'a pas du tout envie que ses aventures s'arrêtent. Fantastique rigolard, cette nouvelle est dans la droite ligne de Bon sang ne saurait mentir. Ici Asimov met en scène un procès un peu particulier. Un fantôme refuse de quitter la maison qu'il hante depuis des années simplement parce que le nouveau propriétaire ne veut pas de lui. L'affaire se termine donc au tribunal. Ce sont les deux meilleures nouvelles de ce recueil. Les autres sont un cran en-dessous même si elles possèdent leur lot d'originalité. Des chats de Chrono-minets vivant avec 3 heures d'avance sur notre monde aux scientifiques bons vivants de Super Neutron, l'ensemble est on ne peut plus plaisant.
Un bon recueil
Vous l'aurez compris, nous sommes en face d'un très bon recueil d'Asimov. Inventif et surprenant, le bonhomme démontre qu'il avait du talent et de l'imagination, en plus d'une plume. Avec deux nouvelles délicieuses et quatre autres de qualité, on aurait tort de bouder notre plaisir. A lire.