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Chrysalide

Robert Reed ( Auteur), Philippe Caza (Illustrateur de couverture), Laurence Le Maire (Traducteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 28/02/02  -  Livre
ISBN : 2847270051
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Xavier   - le 20/09/2018

Chrysalide

Connu en France pour ces romans La jungle hormone, Le lait de la chimère ou encore La voie terrestre, voici pour la première fois l'édition d'un recueil de nouvelles de Robert Reed. D'une manière générale, les neuf textes se lisent avec la même facilité, le même plaisir. Chacun est agrémenté de courtes postfaces où l'auteur donne quelques indications sur leurs origines.

Le livre débute sur Les Cercueils, ces combinaisons de transport des humains qui les protègent durant les trajets spatiaux. Lors d'un accident où la navette est détruite, un homme reste à errer seul pendant des années avec pour tout interlocuteur l'ordinateur qui le maintient en vie. Bien que classique, la conclusion de Robert Reed est paisible et belle diamétralement opposé à celle du Kaléidoscope* de Ray Bradbury, claustrophobie cauchemardesque débouchant inéluctablement sur le néant.

Des nouvelles sensibles…

Les deux Sam, le plus simple et peut-être le plus beau des neuf, nous raconte l'histoire d'un homme partagé entre sa vie ordinaire et sa vie imaginaire. Dans la première, il a une femme, une fille, un travail tout ce qu'il y a de plus banal avec les petits plaisirs et les grands drames qui vont avec. Dans la seconde, il est le Dieu d'une civilisation émergeant à peine de l'animalité qu'il va guider vers le progrès. C'est avec une sensibilité rare que l'on suit l'évolution de ces deux existences parallèles sur plusieurs années jusqu'à l'ultime choix qui se pose à cet homme : le réel ou l'imaginaire.

…Et qui sonnent justes

La forme de toute chose, est en fait un souvenir d'enfance d'un patriarche qui a connu la Terre. A bord d'une arche spatiale, le vieil astronome se livre, il raconte son premier amour dans un centre aéré. Ici la SF n'est qu'un cadre, une excuse ou encore un alibi. Robert Reed y décrit les êtres et les sentiments comme pouvait le faire un Sturgeon au meilleur de sa forme.

Les autres textes, plus long, sont de très bonne qualité avec toujours une place privilégiée pour les personnes. Jamais caricaturaux, les acteurs de ces nouvelles sonnent profondément juste. Si quelques conclusions restent ouvertes ou ambiguës à la manière de certains romans de Priest, elle laisse au lecteur la possibilité d'imaginer et de trouver par lui-même les explications qui font défaut.

On est donc bien loin des héros indestructibles qui sauvent l'univers et le reste avant de regarder " Qui veut gagner des lofts sur l'île de la tentation avec les quatre chaudasses". Une bonne pioche comme celle-là, ça fait du bien dans ce monde de brutes.

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