Habitus

James Flint est un jeune auteur anglais né en 1968. La première publication d'Habitus, son premier roman, date de 1998, mais il vivait déjà de sa plume avant cela, puisqu'il était journaliste pour Wired UK (un journal informatique). Il vient de publier son second roman en juillet 2002 : 52 Ways to Magic America, l'histoire d'un prestidigitateur qui rêve de succès.

Trois héros inhabituels pour un histoire inattendue

Joel Kluge est né dans une famille juive new-yorkaise très religieuse. Judd Axelrod est le fils d'une actrice de cinéma relativement célèbre et d'un informaticien. Quand à Jennifer Several, elle a été conçue alors que sa mère était enfermée dans un établissement psychiatrique. Le seul point commun de ces trois là, est un certain don des mathématiques, et une tendance à faire le désespoir de leur famille sans le vouloir. Ils vont tantôt dériver, tantôt tenter de prendre en main leur destin, leur trajectoires se croisant parfois, tandis qu'autour d'eux s'écoulent les années 60 à 80, et que Laïka dérive au dessus de la planète dans sa capsule.

Un roman qui sort de l'ordinaire

Le récit n'est pas linéaire, l'auteur va et vient dans le temps, explorant la vie des personnages secondaires et intercalant toutes ces petites histoires dans le cours du roman, ce qui permet l'alternance d'épisodes graves et d'autres plus légers. Ce qui n'est pas un mal, car le livre est plein de cette violence rentrée de la vie quotidienne, et du désespoir de ne pouvoir échapper à ses origines et à son passé, même lorsque le fantastique s'en mêle. Joel, Judd et Jennifer vont grandir, perdre leurs illusions, et s'acheminer vers un destin fort étrange, c'est le moins que l'on puisse dire.

Seule véritable critique, le roman est un peu inégal, et alterne idées très originales et passages un petit peu moins réussis. Une mention particulière aux pages intercalées d'explications techniques (technologie et biologie) malgré un certain nombre d'erreurs, et aux aventures de Laïka. Un roman intéressant, une histoire originale.