Mike Resnick est aujourd'hui mondialement connu pour être l'écrivain le plus primé de toute l'histoire de la SF pour les nouvelles de son recueil Kirinyaga. Les dix textes qui le composent ayant quasiment tout raflé : soit un prix Hugo, soit un prix Nébula ou au pire une place de finaliste. Un tel succès tient plus du hold-up que du simple record, et c'est dans l'Afrique qu'il affectionne tant qu'il a puisé l'inspiration de ses plus grandes réussites.
Une plongée dans les tiroirs…
Le Mangeur d'âmes n'est pas à proprement parler une nouveauté puisqu'il date de 1981. Cependant, il a fallu attendre vingt ans pour qu'une maison d'édition s'y intéresse.
… avant une plongée dans le vide interstellaire
Nicobar Lane est un chasseur et un taxidermiste des temps futurs. Dans un univers où l'humanité s'est dispersée depuis des millénaires et a rencontré bien des races extraterrestres, la demande des zoos en espèces animales exotiques afflue de manière constante. Lane étant le meilleur de sa profession, il a pu, en un quart de siècle, se faire une petite fortune. Son quotidien est fait de traques aux vers rieurs et aux plonge-creux jusqu'au jour où on lui propose de pourchasser le mythique Marchand de Rêves : une créature apparemment faite de pure énergie défiant toutes les lois de la nature. Très vite, après une première rencontre due au hasard, le Marchand de Rêves va devenir l'obsession du chasseur, une obsession qui l'entraînera à engager toute sa fortune, tout son temps, sa raison et sa vie…
Y'a le viandard et le non viandard…
Le Mangeur d'âmes n'est pas un grand roman de Resnick, loin de la puissance de Kirinyaga, de sa très bonne trilogie Paradis, Purgatoire, Enfer ou encore d'Ivoire** (tous inspirés de l'Afrique), ce n'est qu'un Space Opera sympathique. Sauvé de la banalité par la relation quasi sexuelle qu'entretient Lane et la créature ainsi que la petite réflexion sur la passion, ce petit Moby Dick est à ranger aux côtés des œuvres mineures de l'auteur comme sa trilogie " Space Western Opera Spaghetti " du Faiseur de veuves**.