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Opéra macabre

Philippe Tessier ( Auteur), Jean-Philippe Marie (Illustrateur de couverture), Jacques Guiod (Traducteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/10/02  -  Livre
ISBN : 2266124463
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charlotte   - le 20/09/2018

Opéra macabre

Venu des lointaines Amériques, Thomas Tessier a débarqué chez nous avec deux romans en 1989 : L'antre du cauchemar (Pocket) et La nuit du sang (J'ai Lu). Rien qu'en lisant les titres, vous l'aurez compris, Thomas Tessier donne essentiellement dans le fantastique. Ces trois derniers romans le confirme d'ailleurs, dont Coeur de Brume paru il y a quelques mois.

La panne bête...

Neil, écrivain trentenaire spécialisé dans les romans historiques, s'est récemment installé en Italie. Il en profite pour visiter quelques-unes unes de ses magnifiques régions, mais malencontreusement il se perd et comble de malheur sa voiture le lâche. Il parvient tout de même à rouler jusqu'à une ferme isolée de piètre apparence. La propriétaire est une superbe jeune femme répondant au nom de Marisa Panic. La ferme se révèle habitée et à part Marisa, tous ses occupants semblent pour le moins étranges. Ils parlent tous une langue inconnue et la famille de la jeune femme composée de personnes âgées est des plus inquiétantes. Seul l'oncle, un prêtre, se soucie du jeune homme et se passionne pour son roman. La réparation de sa voiture oblige notre héros à passer la nuit dans la maison. Ce qui le ravit puisqu'il se sent irrésistiblement attiré par Marisa. S'ensuivent des relations charnelles toujours plus torrides, jusqu'à faire oublier à Niel des détails qui sont de plus en plus bizarres.

Dommage...

N'allons pas par quatre chemins, ce roman n'est certainement pas le roman du siècle, ni celui de la décennie, ni celui de l'année et pas plus celui du mois. Tout d'abord, Tessier se pare de crédits intellectuels, William Blake en premier lieu dont le poème Vala est placé au début du roman en guise d'apostrophe, puis la recherche historique sur Béatrice Cenci, personnage central de son futur roman, par le biais d'archives et d'oeuvres d'artistes tels que Stendhal ou Hawthorne. On l'aura donc compris, son livre se veut révélateur de faits historiques tout en restant un roman, c'est-à-dire du fictionnel. Toute la première partie du roman se situe résolument du côté de la fiction. Dans cette partie, aucune invention mais des lieux communs à la pelle, un homme égaré trouve refuge dans une ferme isolée dont la propriétaire n'est autre qu'une superbe jeune femme avec qui il va très vite devenir très intime. Outre des dialogues qui sont assez pauvres, l'intrigue est abrutissante, le lecteur se retrouve coincé entre les parties de jambes en l'air et la découverte des membres de la famille complètement tordus. Puis, petit à petit, on bascule dans le fantastique qui fait le lien avec la deuxième partie du roman qui se veut historique. Dans cette deuxième partie, Neil se retrouve dans le camp de Jasenovac et y voit toutes les atrocités commises par les Oustachis. On passe donc sans transition d'un roman érotique à un roman de terreur. Ce n'est pas vraiment cela qui pose problème mais plutôt le recours au fantastique alors que l'auteur traite au final d'une vérité historique qui n'est que trop peu connue. En effet, les massacres perpétrés par les Oustachis croates, convertis à la cause du IIIème Reich, sur les populations juives, Serbes et Tsiganes sont beaucoup moins connus du grand public que les camps de la mort nazis dont ils s'inspirent. Pour un lecteur non avertit cette escalade dans l'horreur peut paraître exagérée voire totalement surréaliste.

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