Le XXIème siècle sera guerrier ou ne sera pas. Tel est le credo du dictateur russe Ivan Apelsinov, ivre de pouvoir et dont les volontés hégémoniques menacent le monde entier de part et d'autre du nouveau rideau de fer. Pour asseoir sa domination, Apelsinov a eu une vision : il doit réveiller Genghis Kahn, l'Empereur-Océan, archétype du conquérant et seul capable de recréer un empire du Pacifique à l'Atlantique. Mais des obstacles se dressent sur le chemin de l'ancien écrivain de science-fiction reconverti en tyran planétaire (!). Et parmi eux, il faudra compter sur le dernier combattant tchétchène, survivant de l'holocauste qui a anéanti sa patrie, ou sur les moines bouddhistes de la République de Tuva, bien décidés à jouer leur rôle dans la renaissance de l'empire du Khan.
Une comète au royaume des satellites géostationnaires
Qui d'autre que les Humanos auraient pu produire une BD pareille? L'Empereur-océan peuple le monde de la bande dessinée comme les ovnis peuplent ses pages : en impromptu sauveur, un peu comme une comète au royaume des satellites géostationnaires. Il rétablit, avec un brin de folie savamment dosée, le règne de la BD de science-fiction âpre et violente, le reflet d'un monde vu au travers d'un prisme noirci au charbon des os calcinés. Graphiquement, c'est un patchwork de bruns en à plat, cernés d'encrages d'un noir qui ne sont pas sans rappeler les premiers méfaits d'un certain Bilal chez le même éditeur. Bref, une BD ambitieuse qui donne un avant goût des talents graphiques et scénaristiques d'un futur grand nom du media.