Obsidio

Obsidio

Vous connaissez Johan Heliot, auteur français de steampunk, et bien vous allez découvrir une tout autre facette de ce jeune écrivain. Après La lune seule le sait, Reconquérants et Pandémonium, Jules Verne a été mis au placard. Plus question de rester au XIXème siècle, nous voilà de retour dans le présent, et un présent pas joli, joli. Avec Obsidio, Johan Heliot fait un retour en force dans un nouveau genre : le fantastique. Selon la quatrième de couv, ce roman serait un hommage à John Carpenter et à David Cronenberg, alors âmes sensibles abstenez-vous, ce livre n'est pas pour vous.

Pour vous donner un bref aperçu des récits qui vous attendent, voilà les définitions données par l'auteur en début de son roman :
Délire obsidional : ensemble des interprétations délirantes et des attitudes de défense liées au sentiment d'être entouré de persécuteurs chez un sujet qui souffre de délire de persécution.
Fièvre obsidionale : psychose collective qui frapperait la population d'une ville assiégée. (définitions du Grand Larousse universel).

Trois récits...

Voilà, le ton est donné.

Dans le premier récit, Les maux blancs, le lecteur se retrouve dans la peau d'un tueur professionnel à la recherche de son père. Il doit avant tout mener une dernière mission avant de le rencontrer. La quête de son passé va le mener plus loin qui ne le pensait, à la limite de l'horreur.

Dans Retour aux sources, Martin est cadre commercial. Sa vie se résume à son travail. Pas de femme, pas d'enfant, tout cela ne l'intéresse pas. Depuis ce matin, il souffre de migraine... Il voit un étrange personnage mi-homme, mi-sanglier qui tente de lui parler. Délire paranoïaque ou réalité ?

Et enfin dans Obsidio, dans une ville de l'est, un matin tout bascule. Une neige de cendre grise s'abat sur la ville qui se dépeuple. Quelques personnes tentent de survivre, mais de curieux évènements s'enchaînent : meurtres, ressuscitation, agression... Et il y a cette voix chaude qui les appelle... Quand l'horreur va-t-elle s'arrêter ?

Vous avez dit fantastique ?

Si vous vouliez lire du steampunk, alors vous vous êtes trompés de roman. Obsidio regroupe trois récits de fantastique pur et, qui plus est, de qualité. Tous les trois ont un point commun : l'histoire commence sur une intrigue bien réelle, mais qui, sans que le lecteur s'en rende compte, va basculer petit à petit dans l'horreur. Les histoires sont plein ficelées et possèdent tous les ingrédients du fantastique bien mené. Johan Heliot adopte dans ce recueil trois styles différents qui s'adaptent pour chacun aux personnages principaux. Exercice qui n'est pas évident, mais auquel l'auteur est parvenu avec brio, en particulier celui du premier récit : un style digne des bons polars noirs. En bref, ces trois récits sont plutôt bien réussis surtout pour un novice dans le style. Un bel hommage que nous offre là Johan Heliot, à John Carpenter et à David Cronenberg.