David Eddings est surtout connu pour être l'auteur de plusieurs longs cycles de fantasy qui ont connu un grand succès : La Belgariade, La Mallorée, La Trilogie des Joyaux, La Trilogie des Périls et leurs produits " dérivés " : Belgarath Le Sorcier, Polgara la sorcière, Le codex de Riva… Le premier livre d'un nouveau cycle (The Elder Gods: Book One of the Dreamers), situé dans un nouveau monde sortira en octobre 2003 aux USA. David Eddings a écrit ses romans avec l'aide et la participation de sa femme Leigh, même si seuls les derniers sont cosignés. Bien qu'ils se soient particulièrement illustrés dans la fantasy, ils se sont également attaqués à d'autres genres, comme dans High Hunt (une histoire de chasse, non traduit), ou dans Les laissés-pour-compte, où ils situent l'action parmi les assistés de la société, à Spokane, la ville natale de David Eddings. La chanson de Regina, bien que située dans notre monde et à notre époque, contient des éléments de fantastique, et se déroule dans une autre région que David Eddings connaît bien, puisqu'il y a vécu un certain temps : près de Seattle.
Meutres et folie
Mark Austin est le fils d'un humble ouvrier d'une fabrique de portes de l'Oregon. Mais l'amitié de son père avec Lester Greenleaf, le grand patron de l'usine, a fait qu'il a grandi avec les deux filles de ce dernier, les jumelles Regina et Renata. Ses parents et sa famille "adoptive" l'ont poussé à entrer à l'université, où il a trouvé sa vocation. Un soir, alors que les jeunes filles rentrent chez elles, l'une des jumelles est violée et assassinée, et l'autre bascule dans la folie et doit être internée. Lorsque la survivante revient à elle, elle ignore qui elle est, et ne reconnait que Mark, si bien qu'il s'implique beaucoup dans sa guérison. Mais peu à peu, elle semble se rétablir et la vie commence à reprendre, en apparence, un cours normal. Si ce n'est que " Renata " ne semble pas vraiment un parangon d'équilibre mental…
Ca cause beaucoup trop…
Le décor est vite posé : à la fin des vingt-cinq premières pages, ce que je viens de vous résumer a été décrit. Mais ensuite, le récit s'enlise dans le quotidien de Mark, étudiant modèle et de ses colocataires, tout aussi exemplaires. Des dialogues répétitifs se succèdent, peuplés de reparties en général assez plates, et on a l'impression de se trouver dans un très long épisode la série Friends, le sexe en moins. L'intrigue oscille entre ce quotidien pas franchement intéressant, l'analyse psychologique détaillée de la jumelle survivante (Mark demande son avis sur la question à, semble-t-il la moitié de la planète et chacun y va de son opinion, compétent ou pas), et la série de crimes qui ensanglante Seattle.
Non seulement l'ennui s'installe, mais la grande " révélation " de l'histoire devient vite prévisible. Le fantastique ne fait que de très brèves apparitions et, survenant sur le tard, n'apporte pas grand chose à l'histoire, si ce n'est une espèce de note vaguement mystique que vient confirmer le dénouement, fort improbable…
La chanson de Régina serait difficile à classer dans un genre : elle incorpore tant d'éléments divers que le roman part dans toutes les directions et ne parvient à accrocher sur aucune. Si vous êtes fan de Friends et d'histoires de serial killer soft et politiquement correctes, lancez-vous…