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Funky Junky

Jean Léturgie (Scénariste), Simon Léturgie (Dessinateur), Yann (Scénariste), Isard (Dessinateur)
Aux éditions : 
Date de parution : 30/09/03  -  BD
ISBN : 9782749301013
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Anne   - le 31/10/2017

Funky Junky

Jean et Simon Léturgie, père et fils, sont connus pour ne travailler pratiquement qu’en binôme. On leur doit l’excellent Polstar, série contenant les mêmes ingrédients que Spoon et White : humour, violence parfois toonesque, légèreté apparente et délire mesuré…

Pour un flirt avec toi…

Spoon et White, meilleurs ennemis du monde, se battent toujours pour les beaux et perçants yeux de Courtney Balconi, journaliste à sensations. Lorsque la valise récupérée par un de leurs nouveaux collègues s’avère être destinée à la belle, les deux flics vont bien entendu déployer toutes leurs ruses pour être l’heureux porteur qui recevra les remerciements attendus… Et bien évidemment, ils ne se préoccupent pas une seconde du contenu douteux de la dite valise, pourtant sans cesse retardés dans leur quête par des malfrats soucieux de récupérer leur bien…

Walt Disney, fleur bleue et Clint Eastwood

Ce qui plaît et étonne chez les Léturgie (associés ici à Yann, connu pour les scénarii de Sambre, Les Eternels, Les Innommables ou encore le Marsupilami et Lucky Luke et Isard, dont l’album Bob Steel, L’œil du Requin est sorti récemment), c’est la fausse naïveté qu’ils savent si bien manier, ce mélange de violence et de puérilité suprême qui donne à leurs personnages un petit plus d’humanité et de délire… Dans Spoon et White, on peut buter du passant dans le Bronx au petit déjeuner, pour rentrer se vautrer devant la télé avec toute sa collection de peluches Disney. En résumé, Spoon et White, ce serait Clint Eastwood chantant main dans la main avec Maria de La Mélodie du Bonheur et Blanche-Neige qui devrait son nom à son réseau de production de cocaïne… La violence n’est jamais dérangeante, les méchants jamais méchants, les héros secondaires jamais éternels et d’une page à l’autre, comme dans Polstar, on peut s’attacher à un personnage qui va pourtant se faire méchamment poser de nouvelles fenêtres dans la boîte crânienne, la case d’après.

Par ailleurs, le dessin de Simon Léturgie est toujours une pure merveille, mélange de cartoon et de faux réalisme. Il est par ailleurs agrémenté pour cet album des excellents décors d’Isard, un New York plus vrai que nature où les personnages tout droit issus des années 80/90 évoluent. Dois-je rappeler l’excellence des scénarii de Jean Léturgie, associé ici à Yann, dont la maîtrise n’est plus à démontrer ? Mmmh, j’hésite… On va finir par repérer que je suis fan et on va me taxer de subjectivité. Bon, j’avoue encore, c’est vrai, je suis fan. Mais c’est pas de ma faute, m’sieur le juge, Spoon et White réunit tout ce que j’aime en B.D. : un univers d’adultes qui ont eu du mal à grandir, des dessins expressifs (loin de l’esthétisme ou de la caricature de ces dernières années), des histoires à la fois réalistes et complètement loufoques, une superficialité qui n’est qu’apparente…
Pas la peine de dire que ce cinquième tome est à se procurer le plus rapidement possible, au même titre que les autres.

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