La Malédiction du rubis
Philip Pullman a rencontré un grand succès avec À La Croisée des mondes, une série mettant en scène une petite fille et son daemon, un animal représentant son âme. Amoureux de Londres, théâtre de ses intrigues, Philip Pullman a décidé de se lancer dans une nouvelle série, Sally Lockhart, qui narre les aventures d’une jeune fille perdue dans la vieille ville, dans un siècle connu pour avoir épaissi son bon vieux brouillard afin d’y dissimuler les mystères les plus sombres.
Apprentie aventurière
Sally Lockhart est seule au monde. Son père, mort en mer dans des circonstances inexpliquées, ne lui a laissé pour famille qu’une vieille cousine malhonnête et acariâtre et quelques mystères à élucider : alors qu’elle tente d’imposer son indépendance dans un monde où les jeunes filles ne peuvent vivre sans chaperon, elle se retrouve prise dans une aventure liée à la société de son père. Un mystérieux rubis attise les convoitises de tous ceux qui ont eu un lien, de près ou de loin, avec lui...
Amusant
Les lecteurs de À La Croisée des mondes seront peut-être déçus, s’ils s’attendent à une série du même genre. Sally Lockhart n’est pas une trilogie et ne répond pas aux critères du genre. Début d’une série que l’on soupçonne longue, La Malédiction du rubis présente une héroïne attachante, amusante et intelligente, que l’on suivra sans problème. Faisant face à tous les désirs de ses dix-sept ans (l’indépendance, la reconnaissance et l’affection), Sally parcourt le vieux Londres comme si elle n’avait jamais été la jeune fille choyée d’un père indulgent. Elle a donc l’étoffe d’une véritable aventurière.
Si Philip Pullman a la fâcheuse habitude d’expliquer parfois certains mots et habitudes de l’époque victorienne, c’est parce qu’à l’inverse de À La Croisée des mondes, La Malédiction du rubis n’est pas un roman tout public. Les adultes s’ennuieront sans doute un peu, là où les enfants prendront beaucoup de plaisir à suivre Sally dans ses aventures londoniennes. On y retrouve tous les éléments propices au rêve et à l’évasion: du brouillard, des ennemis sans scrupules, des alliés fidèles et rigolos et le dernier mot sur les origines de la jeune fille. C’est sur ce dernier mot que l’on s’apprête à parcourir la suite de ses aventures, prêt à revoir une héroïne complète dont l’avenir nous réserve sans aucun doute, connaissant Pullman, bien des surprises.