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Robota

Orson Scott Card ( Auteur), Doug Chian (Illustrateur de couverture, Illustrateur interne), Cédric Perdereau (Traducteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/10/03  -  Livre
ISBN : 811843475
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Laure   - le 20/09/2018

Robota

Lorsque Karel Capek écrit en 1920, R.U.R., une pièce de théâtre sur les automates, il décide donner à ces derniers, le nom de "robot". Ainsi, naît ce terme que nous utilisons banalement de nos jours. Ce mot, Karel Capek, écrivain tchèque, le forme à partir de "robota", c'est-à-dire la corvée en tchèque. Pour lui, ces machines ne sont plus de simples machines animées, mais des remplaçants de l'homme dans les procédés de production industrielle. Dans cette pièce de théâtre, l'auteur imagine la révolte des robots, une révolte qui mènera à l'extinction complète de l'homme sur la planète. Pourquoi est-ce que je vous parle de tout ça ? Tout simplement, parce que Robota est né de cette pièce, une sorte d'hommage...

Prémices pour un film d’animation

Grâce à la pertinence d'un internaute, j'ai eu la réponse à cette impression "hachée" de l'histoire. Robota ne serait, en fait, que le scénario d'un film d'animation en préparation et vous l'aurez compris, les illustrations en sont donc les prémices. Pour les curieux, je vous invite à aller voir le site de Doug Chian (http://www.dchaing.com/flash/robota.html) où vous pourrez avoir plus d'informations et aussi accéder aux différents teasers.

D'une collaboration...

En fait, tout est né de l'esprit de Doug Chiang. Directeur artistique sur les épisodes I et II de Star Wars, il a commencé à griffonner quelques esquisses et les a laissé de côté. Quelques années plus tard, la trame et le décor prennent forme : une planète Orphéus, une race de robots conscients appelés les Olm, des humains et leur côté destructeur... Orson Scott Card, auteur de plusieurs cycles (La stratégie d'Ender, Alvin le faiseur, Terres d'Origine) et de nombreux romans (Enchantement, Les Maîtres-chanteurs...), lui propose alors sa collaboration. Ainsi, Robota naît des illustrations de Doug Chiang et de la réécriture et mise en forme de son intrigue par Orson Scott Card.

...naît un roman illustré

Un homme se réveille dans une machine. Il ne sait ni qui il est, ni où il est. À peine sorti de ce mystérieux appareil, il est attaqué par des robots. Seule solution, fuir le plus vite possible. Pourquoi le poursuivent-ils ? Il l'ignore. Aidé par Rend, un singe, Juome, une bête chasseresse et Béryl, une jeune femme, il va tenter d'apprendre la vérité sur ses origines...

"Le complexe contre le simple, la technologie contre l'artisanat"

À travers les quelques dizaines d'illustrations de ce recueil, dont une proportion non négligeable mérite d'être qualifiée de bijou, Doug Chiang déploie toute sa panoplie d'illustrateur : gros plans d'humains ou de créatures indigènes particulièrement expressifs, mais aussi plans larges et panoramiques à couper le souffle, dans un univers graphique qui n'est pas sans rappeler celui de Philippe Munch en moins "photographique". La force du trait de Chiang réside sans doute là, dans sa capacité à produire un univers technologique graphiquement crédible, sans se départir de sa nature pittoresque. Il ne nous projette pas dans un nouveau réel, il nous offre un futur sans en renier le romanesque. Le trait est fin, précis, mais son habillage en couleur confine parfois au surréalisme. Ainsi, comme il le revendique lui-même, le simple rivalise souvent avec le complexe, dans l'univers comme dans sa représentation. L'univers est là, sous notre main, qui pourtant ne parvient pas à s'en saisir. Un bel et audacieux mélange dans tous les cas.

De la narration pour agrémenter des illustrations

Robota aurait pu être un bon roman (d'ailleurs, vu la longueur du texte, il s'agit plus d'une nouvelle que d'un roman), mais le déploiement de l'intrigue donne l'impression d'un déroulement un peu haché de chaque épisode. On sent que l'écriture est là pour agrémenter les illustrations et non l'inverse. C'est peut-être cela qui donne l'impression que certains passages sont trop prévisibles, excessifs (comme la mort de Juome), voire inutiles. Le caractère des personnages est trop lisse et leurs réactions un peu trop évidentes, voire surfaites. Si on enlève ces quelques défauts, l'idée principale de l'histoire reste plutôt bonne et les illustrations viennent contrebalancer les défauts de la narration.

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