Iriacynthe

Iriacynthe

Jean-Claude Servais est un poids lourd de la bande dessinée. Un de ceux qui a su dépasser le cadre des amateurs du monde des bulles pour conquérir le grand public. S’il faut citer quelques unes de ses œuvres, on évoquera Tendre Violette, La Petite Reine, Les Saisons de la vie, Montagne Fleurie, Fanchon ou bien encore La Mémoire des arbres. Iriacynthe date dans son parcours de 1992. Voilà cette fable fantastique rééditée une nouvelle fois douze ans plus tard…

Magie et sortilèges…

Au Moyen-Âge, la douce fée Alpaïdis est violée par le seigneur Ansiau. De cette union naît Iriacynthe, un être entre deux mondes (celui des fées et des hommes) qui est condamnée à errer dans la forêt. Mais, un jour, elle apparaît au début du XXème siècle à un jeune baron qui tombe automatiquement amoureux d’elle. Reste qu’aimer une fée est une folie qui lui fait perdre la tête. Et sa famille le verrait bien interné dans un hôpital et surtout déchargé de ses droits sur le domaine… Heureusement une vieille sorcière veille.

Fantastique rurale

Iriacynthe est un joli conte comme on peut en raconter parfois aux enfants avec ici un peu plus de violence dans les actes et les sentiments. Mais derrière ce paysage champêtre enchanteur, la beauté d’Iriacynthe est dangereuse. Force est de constater que Servais nous parle très bien de cette campagne et de ses mystères, ainsi que du début de XXème siècle. Et il revisite avec talent une histoire plutôt classique. Mais, parce qu’il y a un mais, on peut y mettre deux bémols. D’abord les habitués de ce genre de fantastique rural seront en chemin connu, presque trop pour être comblé de bonheur. La force de l’habitude sans doute qui rend ce type de récits un peu moins passionnants qu’ils ne le sont pour des néophytes. Ensuite, le dessin de Servais est réaliste, ce qui ne plaira pas à tout le monde. Un album qui donc peut-être agréable si ces deux conditions vous conviennent. Pour les autres, voilà une histoire qui se laisse lire, avec la belle patte de Servais, mais sans plus.