Livre
Photo de Apparition

Apparition

Graham Masterton ( Auteur), François Truchaud (Traducteur), Eric Scala (Illustrateur de couverture)
Aux éditions : 
Date de parution : 30/06/04  -  Livre
ISBN : 2265078662
Commenter
Anne   - le 20/09/2018

Apparition

Graham Masterton est né en 1946, en Angleterre. Grand maître du thriller, il s'est fait connaître pour son goût des légendes de toutes origines ainsi que pour son imagination débridée et inquiétante. Ses livres les plus réputés sont La Maison de Chair, Manitou, Le Jour J du jugement dernier, Le démon des morts, Tengu ou encore Hel

Ce livre est fortement déconseillé dans les cas suivants :

-Vous habitez une vieille maison qui couine et qui grince
-Vous êtes enceinte
-Vous avez peur des rats
-Vous avez tendance à la paranoïa
-Vous avez déjà eu la trouille en lisant du Stephen King
-Vous avez le sentiment que quelque chose vous épie la nuit
-Votre femme vient de vous quitter en vous laissant seul avec votre fils de six ans
-Vous pensez que Lovecraft est un visionnaire

Oh, non, pas lui !

Si vous avez du mal à vous endormir, comme moi, parce que le résumé des dernières infos vient de vous plonger dans une angoisse indicible, si vous vous réveillez la nuit en étant persuadé que votre chat – qui vient de sauter sur un fauteuil, histoire de se rebeller contre cette vie casanière que vous lui faites mener – est sur terre pour vous écharper vivant, ne lisez pas Apparition.
Depuis que j’ai fait cette erreur, et bien qu’habitant dans un appartement tout ce qu’il y a de plus banal – et pas une maison victorienne sur l’île de Wight -, j’ai l’impression qu’il y a des bruits étranges au dessus de ma tête.
« Brown Jenkin ! Pense-je nuit après nuit, en me dépêchant d’allumer ma lampe de chevet ou en me recroquevillant sous ma couette… » Brown Jenkin, le rat géant qui terrorise Fortyfoot House, la demeure que David Williams doit restaurer…

Et encore, si c’était un rat…Mais Apparition recèle de sombres découvertes et des créatures bien plus dangereuses qu’un rongeur, fut-il gigantesque. Graham Masterton est un fan de Lovecraft et on lui en veut, rien que pour ça. Il a su lier l’univers morbide de l’écrivain et la bonne vieille méthode qui rend un thriller efficace : personnages torturés, remettant en cause leur vie, petit garçon insouciant et victime idéale, apparitions de toutes sortes dès que la nuit tombe, l’ensemble ficelé par une bonne dose d’hémoglobine et de problèmes existentiels.

D’une efficacité inquiétante


Le tout est efficace et on se retrouve dans son lit, les yeux écarquillés, à marmonner à un David Williams pris à la gorge : « Mais barre toi de cette maison ! ». C’est vrai, c’est complètement crétin de rester dans une baraque où des dizaines d’orphelins sont morts en deux semaines, un siècle auparavant et où le grenier accueille nuit après nuit un hôte meurtrier et mystérieux. On peut encore parler, à ce stade. Puis, on rencontre Brown Jenkin et là, les yeux dilatés par la fatigue et la peur, on parcourt les pages à toute vitesse, dans la crainte de le voir surgir hors des pages, impatient et sanguinaire. On voudrait trouver un moyen de sortir David de cette galère. Il y a peut-être de l’espoir du côté d’un homme de foi, d’un flic ou bien d’un quelconque objet magique…

Accrochés à cet espoir fou, on parcourt le roman d’une traite, oubliant les maladresses, les incohérences et les clichés du genre.
On le termine.
Quelques nuits après, on se réveille en sursaut. C’est cette saleté de chat qui torture le parquet…Et dire qu’on pensait que les chats étaient de petites créatures légères et gracieuses ! On ramène la couette sur son nez. Si ce n’était pas le chat, après tout…

Non, non, non ! Pas le croquemitaine!


En adulte raisonnable, on pense aller se chercher un verre d’eau et chercher la bonne position pour dormir. Une voix stridente nous rappelle cependant qu’il y a des monstres tapis sous le lit, prêts à nous déchiqueter au moindre mouvement. Sous le lit, en fait, il y a les serviettes de bain, rangées dans des tiroirs. Peu importe ! Le bond qu’on fait depuis le matelas nous projette jusqu’à la porte de la chambre et on allume toutes les lumières en se retenant de respirer.

Puis, ça passe…

Quelques jours après, on se réveille un matin avec l’étrange impression que toutes les portes claquent. Tiens, on n’avait pas remarqué cette égratignure sur le parquet…Une griffe ? Une griffe de cette taille ?!
Et on pense, de nouveau, une peur irrationnelle au ventre : « Brown Jenkin ! »

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?