L’Étoile de Kazan
Nous ne connaissons en France, que quelques livres d'Eva Ibbotson: Un Chant pour l'été ou Les Matins d'émeraude... Pourtant, cet auteur est connu dans les pays anglo-saxons, pour ses livres frais et amusants. Après la Reine du Fleuve, la collection Wiz (Albin Michel) publie L'Étoile de Kazan, un livre du même acabit!
Annika la courageuse
Annika a été trouvée dans une vieille église, par les servantes d'une fratrie de savants fous. Élevée par deux femmes, elle trouve auprès de ses amis d'une petite rue de Vienne (Autriche-Hongrie) l'affection qui lui fait surmonter son chagrin de jeune orpheline. Annika rêve effectivement de sa mère, qu'elle imagine jeune, belle et riche. Un jour, son rêve se réalise: une jeune noble allemande vient la chercher. Annika doit donc quitter la confortable et modeste vie qu'elle connaissait pour une aventure qu'elle n'imaginait pas.
Délicieux !
Le thème n'est pas sans évoquer le Petit Lord Fauntleroy de Frances Hodgson Burnett. Eva Ibbotson en joue tout au long de son roman. Comme dans la Reine du Fleuve, les méchantes sont riches, hautaines et accablées de tous les vices, alors que la gentille Annika est à la fois sage et courageuse. Sa vie, du vrai papier à musique, est décrite avec tant de minutie que le lecteur semble sentir l'odeur du chocolat à sa narine et le froid du vent sur ses joues...
Si parfois l'intrigue tombe un peu trop dans le romanesque (ce qui orienterait plutôt les filles que les garçons vers ce livre), l'aventure est au rendez-vous, ainsi que l'injustice et la victoire finale, comme le veut la tradition... Le foyer reste au centre de toutes les préoccupations des personnages. Comme la cuisine des savants que l'auteur décrit en détails ou la vie très raisonnable et travailleuse d'Annika, tous les éléments du roman reprendront leur place dans de jolis tiroirs vernis, à côté des napperons brodés. Le côté un rien nunuche du livre fera sourire les plus grands, mais ravira les jeunes lectrices!