Volume 2

Volume 2

Jean-David Morvan et Philippe Buchet ont créé avec Nävis un phénomène. La seule humaine du convoi Sillage a su charmer un vaste public à tel point que Delcourt n’a pas eu peur de publier, outre des hors séries, Le Collectionneur, deux séries parallèles à la série mère. Nävis nous raconte l’enfance de la turbulente héroïne sous le trait très cartoon de Munuera tandis que Les Chroniques de Sillage narrent les anecdotes de la vie de la jolie humaine à travers cinq historiettes mises en cases par des dessinateurs différents. Pour ce deuxième volume, Morvan et Buchet assurent toujours les scénarios qu’ils confient à cinq nouveaux illustrateurs. Ces derniers sont par ordre d’apparition dans l’album : Chan, qui a publié sa première bande dessinée chez Soleil, Cross Fire, Séverine Lefebvre, Thomas Labourot, qui a repris le dessin de la série Trolls (Delcourt), Sylvain Savoia, le dessinateur d’Al’ Togo (Dargaud) et de Nomad et enfin Bengal, dont le premier album, Meka est paru chez Delcourt

Un second volet moins percutant que le premier

Bobo nous raconte de nouveau cinq histoires de la vie trépidante de Nävis. Dans Réveil tardif, le lecteur apprend que la belle humaine n’était pas la seule survivante du convoi qui s’est écrasé sur sa future planète adoptive. De même l’on découvre, dans Le Sillage d’Houyo que des membres du convoi interstellaire avaient déjà repéré la vierge planète qui accueillit notre héroïne. Seule Houyo a été témoin de cet événement. Dreadlocks noires ramène Nävis à ses années lycée, si elle s’en est bien sortie, d’autres n'ont pas eu sa chance. L’Espion qui venait du froid renvoie au troisième tome de Sillage, Engrenages et enfin, Double jeu met de nouveau en scène les fantasmes d’Enshu Atsukau.

Anecdotes sans importance

Le premier tome des Chroniques de Sillage avait été une bonne surprise à la vue du four de Carmen + Travis. La réussite de ce type d’album qui rend hommage à des héros à travers le regard de différents dessinateurs dépend essentiellement du talent des recrues. Force est de constater que dans ce recueil, les styles sont inégaux. Les auteurs qui tirent leur épingle du jeu bénéficient également de scénarios un peu plus solides que les autres. Ainsi Réveil tardif et L’Espion qui venait du froid, dessinées respectivement par Chan et Savoia, sont les seules histoires à avoir une réelle structure et à être bien pensées. Les autres ne sont que des anecdotes sans importance qui frisent parfois le bien-pensant obscène, Dreadlocks noires, ou qui tombent totalement à plat, Double jeu. Le seul mérite de ces chroniques est qu’elles permettent de densifier l’univers de Sillage, de le rendre plus cohérent. Morvan et Buchet prennent garde à bien les imbriquer dans les différents tomes de la série mère, voire des séries parallèles, y compris le tome 1 des Chroniques de Sillage, ces clins d’œil permettent de rendre le tout assez solide pour que l’on y croit. A ce titre, ces histoires s’adressent aux fans de la série, si vous ne l’avez pas lue, passez votre chemin, vous risquez de ne pas y comprendre grand chose.