L'Intégrale

L'Intégrale

Les grands cycles de Pierre Bordage, comme Les Guerriers du Silence, Wang ou Rohel le conquérant, et ses romans (Les Fables de l'Humpur, Abzalon, Les Griots Célestes...) l'ont imposé comme l'un des maîtres français de la science-fiction et surtout du space-opera, avec un style que l'on peut rapprocher de celui d'Orson Scott Card. Les derniers hommes a été publié précédemment en six épisodes dans la collection Librio. Les six sont ici enfin réunis en un seul volume.

La post-apocalypse ? Ou le pire reste-t-il encore à venir ?

Après la troisième guerre mondiale, les survivants sont réduits à errer sur des terres dévastées, empoisonnées par des toxines et des organismes transgéniques destinés à tuer. Malheur à ceux qui n'ont pas de quoi monnayer l'eau pure ou la nourriture. Personne n'a plus les moyens de se montrer généreux sous peine de mettre en péril sa propre survie. Les hommes se sont réunis en tribus, chacune s'étant accaparée une spécialité et se procure les denrées qu'elle ne sait pas fabriquer par des échanges avec les autres tribus.
Solman l'infirme souffre de ne pas pouvoir participer pleinement à la vie de sa tribu Aquariote. Ses dons de clairvoyance le rendent précieux, et il est donc surprotégé, mais ils le rendent également effrayant. Seule Raïma la guérisseuse, elle-même atteinte d'une maladie déformante, accepte de partager son intimité. Mais un changement semble s'amorcer. Les tribus s'entre-déchirent, tandis que la nature elle-même semble mener des attaques avec une étrange et parfaite coordination contre les humains... Solman doit gérer à la fois la traîtrise de ceux en qui il avait confiance depuis toujours et l'accumulation de ces mystères. Se pourrait-il que les vieilles légendes contiennent une part de vérité, et que quelque chose d'ancien et de terrible se soit soudainement déclenché ?

Sombre, c'est bien

Dans le peuple Aquariote, il n'y a plus de gentils et de héros, il n'y a plus que des survivants. Ils feront pire encore, tout en étant obligés de dépasser ce qu'ils ont été : une nouvelle galerie de personnages intenses et complexes et une intrigue à tiroirs et révélation finale, comme Pierre Bordage les crée si bien. Un récit très sombre, presque désespéré, jusqu'à la fin. Cela dit, si on est familier de l'œuvre de Pierre Bordage, on a l'impression de retrouver beaucoup de thèmes et de fils conducteurs. On ressent également un peu le format d'origine, et les six coupures qui scandent le récit, mais Les Derniers Hommes n'en reste pas moins un Bordage d'excellente facture à découvrir et à savourer.