Intermezzo

Intermezzo

Si vous êtes attentifs à la bande dessinée d'outre-Atlantique (et plus particulièrement les albums traduits en français), le nom de Guy Davis ne vous est sans doute pas tout à fait inconnu. Vous l’avez vu et lu surtout sur Les Zombies qui ont mangé le monde et sur BPRD. Avec Le Marquis, il signe une oeuvre plus personnelle et torturée.

La suite du combat !

Vol de Galles s’est donné une mission ! Renvoyer aux enfers tous les démons qu’il croise sur son chemin et qui se cachent sous les traits d’honnêtes citoyens. Par la volonté du diable lui-même, lui seul est capable de les percer à jour puis de les pourfendre. Mais les autorités religieuses ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux, Vol de Galles n’est qu’un vulgaire assassin qui tue de pauvres gens aux quatre coins de la ville. Un homme à trouver, capturer voire abattre le plus rapidement possible. Mais il semble que depuis peu, un autre tueur soit à l’œuvre... Ou plutôt une tueuse...

L’Enfer n’est pas toujours sous terre...

Dans le premier tome du Marquis, Vol de Galles entamait une véritable descente aux enfers. Toutes ses certitudes volaient en éclat et le socle même de sa foi aveugle vacillait. Dans Intermezzo, il a plus ou moins repris ses esprits. Toujours aussi fanatique et ayant accepté de servir le Diable plutôt que Dieu, il poursuit inlassablement sa mission, même s'il est particulièrement gêné quand les démons se suicident eux-mêmes. Une absence de doute qui fait que son principal ennemi devient peu à peu le personnage principal de Guy Davis. Tout du moins autant que Le Marquis, en étant partagé entre son flair d’enquêteur et les certitudes de la très Sainte Inquisition. Ce qui est sûr, c’est que Guy Davis s’y entend pour construire ses personnages. On change un peu de point de vue mais ça reste passionnant. Sans doute parce que ces types qui perdent leurs repères sont tout simplement humains.

Pour l’heure donc, Le Marquis est une superbe série. Et le trait en noir et blanc de Davis retranscrit bien l’atmosphère de folie qui règne dans cette intrigue. On aime cette ambiance torturée et un peu folle, ce monde de masques et de faux-semblants où le manichéisme n’est pas de mise. On se pose même parfois des questions sur la réalité perçue par Vol de Galles. N’est-il pas simplement complètement taré ? Après tout, lui seul voit le démon dans ses victimes. Bref, la spéculation est permise... Un album passionnant !