Le Loup dans la Bergerie

Le Loup dans la Bergerie

Né en Angleterre en 1955, Simon R. Green a toujours été passionné par la littérature, au point d’être diplômé de littérature contemporaine et d’avoir travaillé dans une librairie. Mais surtout l’homme est un passionné d’écriture qui enchaîne roman sur roman. En France on connaît deux de ses séries principales : Traquemort chez L’Atalante et Hawk et Fischer chez Bragelonne.

Monstre, y es-tu ?

Capitaines de la garde dans la ville d’Haven, Hawk et Fischer sont chargés de retrouver un espion qui a mis la main sur des documents particulièrement compromettants. Mais lors de la poursuite, leur cible parvient à trouver refuge dans la tour des MacNeil, une famille de la haute société. Un endroit impossible à pénétrer pour des membres de la garde. Il ne reste plus à Hawk et Fisher qu’à se présenter comme de lointains cousins de la famille pour réussir à rentrer dans la gigantesque bâtisse. Un numéro d’acteur compliqué pour nos deux héros plus habitués aux combats de taverne qu’aux froufrous des soieries.

Problème de crédibilité

Ce quatrième tome d’Hawk et Fischer est assez paradoxal. Les défauts sont nombreux notamment en matière de crédibilité. A aucun moment on ne croit à ces aventuriers aux gros muscles qui parviennent à se faire passer pour de lointains cousins d’une famille aristocratique. Et surtout, à aucun moment, on ne croit à la crédulité de ces personnages de haute naissance qui acceptent en leur sein de parfaits inconnus comme faisant partie de la famille. Et les soucis ne s’arrêtent pas là. On reste bouche bée lorsque face à la menace d’un monstre tueur, tous les personnages enfermés dans la Tour se rassemblent un premier temps dans une même pièce (« Nous ferions mieux de rester groupés. L’union fait la force », page 108) avant de se disperser deux par deux dans les pièces du château. On se croirait dans un mauvais film d’horreur. D’ailleurs, le récit oscille en permanence entre le film de série B et l’enquête policière (il y a un tueur parmi nous). Certains, les plus indulgents, y verront un hommage. D’autres prendront la fuite vers d’autres romans. Ce qui est paradoxal, c’est que malgré tous ces défauts, le livre reste agréable à lire au second degré grâce à ses deux héros principaux qui sont attachants. La faute à leur côté « brut de décoffrage » et à l’humour permanent de Simon R. Green. Même si, comme le disait un confrère du site du Cafard Cosmique, Fisher est souvent un faire valoir d’Hawk qui endosse la responsabilité de la majeure partie de l’action. Au final, Le Loup dans la Bergerie n’est pas un très bon livre. Mais il donne envie de lire une nouvelle aventure d’Hawk et Fischer. Le pari est au moins à moitié réussi.