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Lignes de Vie

Mélanie Fazi (Traducteur), Graham Joyce ( Auteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/07/05  -  Livre
ISBN : 2915549362
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Anne   - le 20/09/2018

Lignes de Vie

Graham Joyce, né en 1954, a écrit une dizaine de romans, dont quelques uns traduits en français : Fumées d’opium, Rêves égarés, Indigo, L’Enfer du rêve… Bragelonne publie pour la fin de l’été Lignes de Vie, un roman qui n’est pas sans rappeler une certaine littérature dite « blanche ».

De l’héritage de John Irving.

Osciller entre le rêve et la réalité, en montrant du doigt une frontière qui, dans notre esprit jamais totalement formaté, est de plus en plus mince.

Parler avec les morts, comme si notre société n’avait pas l’air de voir dans la mort un concept totalement antinaturel.

Couper ses histoires de morceaux de vie, sans fil conducteur autre que celui d’un témoin de la narration.

Décrire des femmes indépendantes dans un univers qui les force à le cacher et à s’en foutre.

Ca ne vous rappelle rien ?

Pour les quelques lecteurs qui sont tombés un jour sur John Irving, Lignes de Vie ressemble, dans sa structure et son style, à une Prière pour Owen, le roman le plus long et le plus marquant, pour la plupart d’entre eux, du romancier américain.

Long, Lignes de Vie ne l’est pas. On sent d’ailleurs une certaine contrainte dans le calibrage, un manque de place, de souffle, de temps. Une hésitation ? Peut-être.

Chaque chose est à sa place

Pas étonnant que les critiques n’aient su cantonner ce roman étrange au genre fantastique…

Pour les amoureux des ambiances familiales étendues dans une société étroite, ce roman parlera d’amour, de liberté, de peur et des choses qui restent à leur place.

Pour les autres, il ne sera qu’un roman fantastique avorté, une pause dans la terre de Graham Joyce ou l’ébauche d’un cycle qui aurait peut-être mérité de voir le jour.

Mais c’est un one shot. Un vrai. On quitte à regret des personnages qu’on reconnaît, qu’on connaît et parfois à qui on ressemble. Si la frontière entre fantastique et littérature blanche tient à l’absence de caricature, on est donc bien coincés à la douane, incapables de dire où l’on va et d’où on vient.

Et un rien déçus de ne pas rester dans cet état plus longtemps, pris par le style étonnant de Graham Joyce qui sait manier l’art de la digression et du portrait par touches.

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