La Saison des orages

La Saison des orages

Si Brice Bigonon est encore un parfait inconnu puisque Paradise est son premier album, Benoît Sokal a une bibliographie plus conséquente dont on retiendra essentiellement la série Canardo qu'il mène seul, à la fois scénariste et dessinateur. Une série entamée alors qu'il avait seulement 20 ans en 1974 et qui compte aujourd'hui quinze tomes. Au chapitre de ses réussites, à saluer également Le Vieil Homme qui n'écrivait plus dans la très belle collection Un Monde de Casterman.

Accident d'avion et amnésie

Belle jeune femme, Ann Smith doit rejoindre son père en Mauranie, un pays africain dont il est le roi. Mais en cours de route, son avion est victime d'un accident. Sauvée par miracle, elle se réveille amnésique dans le palais d'un prince avec une seule idée en tête, rejoindre Genève, ville qu'elle sait habiter et où elle pense pouvoir retrouver des gens qui la connaissent. Pendant ce temps, la situation de son père semble de plus en plus précaire. Les rebelles font vaciller son pouvoir...

A suivre

Avec cet album, Brice Bigonon et Benoît Sokal nous entraînent dans une aventure africaine plutôt classique pour l'instant mais tout de même assez accrocheuse. On sent bien la course contre la montre qui s'engage entre l'héroïne qui tente de retrouver la mémoire, son père qui l'attend pour sauver son trône et les rebelles qui vont tout tenter pour l'éliminer. Mais au delà d'un album d'aventure, les deux auteurs ont su d'une part assez bien dosée leur intrigue pour ne pas nous décrocher, d'autre part y mettre un peu de piment et de mystère. On est loin, très loin de tout savoir. Une lecture donc plutôt agréable sans être révolutionnaire au niveau de l'intrigue. Quant au graphisme, les traits des personnages et la mise en couleur nous font penser à un dessin animé. Ce qui n'est pas forcément un mal. C'est assez doux à l'oeil, notamment grâce aux tons tendres et à la lumière jaune de Jean-François Bruckner le coloriste. Voilà un album sérieux qui commence bien cette nouvelle série. Même s'il faudra attendre la suite pour se faire une opinion définitive.