Fountain Society

Fountain Society

Wes Craven est né en 1939 dans l’Ohio. Il fait des études de lettres et de psychologie. Il va faire une courte carrière d’enseignant avant de tomber dans le cinéma. Ce réalisateur et scénariste va vite trouve son genre fétiche: l’horreur et le fantastique.

C’est le papa du personnage de Freddy Kruger qui a fait sursauter plusieurs générations tout au long des huit films dont il est la vedette (des Griffes de la nuit à Freddy Contre Jason).

Il revient en force en 1996 en tant que réalisateur de Scream qui va redonner un sursaut au genre et produire deux séquelles.

Avec Fountain Society, Wes Craven se lance dans l’écriture de roman. Pour son premier essai, il choisit un sujet moins fantastique que pour ses films. Il se tourne vers l’anticpation des progrès scientifiques avec les dérives de la génétique et du clonage.

Clones en batterie

Peter et Béatrice Vance sont tous deux des génies scientifiques. Mariés depuis des dizaines années, ils ont développé un lien très fort entre eux, ce qui leur permet de rester proches même quand ils travaillent éloignés l’un de l’autre.

C’est d’ailleurs le cas depuis qu’ils oeuvrent pour la Fountain Society, sous la houlette du docteur Frederick Wolfe. Peter est un expert en armement et son dernier joujou, le marteau, devrait grâce à sa puissance phénoménale imposer la paix. Il ne s’occupe pas en détail du projet de sa femme, généticienne de renom, qu’elle développe loin de lui.

Pourtant lorsque le cancer est sur le point de tuer Peter, celle-ci lui dévoile tout. Elle a aidé Wolfe à créer des clones humains de plusieurs personnes, dont son mari. Elle lui propose alors de récupérer son cerveau de 73 ans pour le déposer dans le corps de son « jumeau génétique » de 35 ans.

De son côté, Elizabeth est une femme mannequin vivant une aventure avec un jeune homme marié, Hans. Bien qu’épisodique, leur relation est très forte. Hans décide d’ailleurs un jour de tout lâcher et de vivre avec Elizabeth. Deux jours plus tard, la jeune femme apprend la mort de son amant dans un accident de voiture. Mais elle est persuadée que ce n’est pas accident et que Hans est toujours en vie.

Elizabeth va alors se lancer sur les traces de l’enfance de Hans. Et cela va l’entraîner vers de nombreux dangers et vers les secrets de la Fountain Society. Le destin de Peter (dont le cerveau est désormais dans le corps de Hans), de Béatrice et de Elizabeth vont se croiser et chambouler leur existence.

Un premier essai réussi

Wes Craven n’a pas choisi une histoire d’horreur pour son premier ouvrage comme son pedigree aurait pu le laisser supposer. Il utilise plutôt les possibilités scientifiques en matière génétique pour nous livrer une histoire assez captivante.

Les changements de point de vue entre les différents personnages sont bien marqués et s’alternent de manière fluide. Les héros sont humains avec des qualités et des défauts et on s’attache rapidement à suivre leur histoire. Et derrière, on sent une certaine critique de la technologie et des gens qui la développent sans prendre en compte les conséquences. Peter, dans le corps de Hans, va se mettre à réfléchir et critiquer ses anciens actes. Le docteur Wolfe est une parfaite caricature du scientifique obnubilé par la réussite de ses idées, qui méprise les autres, les utilise à son gré et n’a aucun scrupule à s’en débarrasser en cas de problème.

Toutefois, certaines des révélations de l’histoire sont facilement devinables et c’est un peu dommage. Au final, même si le sujet ne brille pas par une grande originalité, Fountain Society est un premier roman intéressant. Peut-être fera-t-il l’objet d’une adaptation au cinéma ?