Les Gardes Pourpres
La réunion de la Bretagne et de Paris
Jean-Luc Istin, breton de naissance et né en 1970, publiera en tant que scénariste dessinateur sa première création en 1997 dans un collectif « BD-Clip » édité par Zone créative. Mais c’est en 1999 qu’il rencontre Dim D et crée avec lui Aleph (Nucléa²). Istin tire ses scénarios et ses dessins de l’univers des contes bretons d’où il sort Les Contes du Korrigan (Soleil) avec son ami Erwan Lebreton. Aujourd’hui Jean-Luc Istin est un auteur prolifique dont on suit les cycles avec intérêt.
Dim D, le dessinateur de cet album, est précoce, sa passion : l’art graphique. C’est à 18 ans qu’il participe au fanzine Avenir (Médiathèque de Bagneux). Cette revue est signée à chaque numéro par un auteur professionnel et c’est comme ça qu’il rencontre Jean-Luc Istin. En 2002, Dim D travaille sur une nouvelle série sous Photoshop : Le Seigneur d’Ombre dont le premier tome sort en juin 2003.
La guerre de Dyfed continue…
Un millier d’années s’est écoulé depuis la destruction de la pierre Atanys et les armés de Fedath affluent implacablement sur le Dyfed. Le seul espoir contre cette épidémie du mal est un vieux mage très puissant, Bran, qui décide de combattre le Seigneur d’Ombre. Pour le vaincre il devra recréer la pierre Atanys. Il part vers la citée sacrée d’Illahkalaun où une religion du chaos a plongé la ville dans la noirceur des ténèbres. En défiant les autorités religieuses il arrivera à ramener dans la lumière l’âme des habitants.
Pendant ce temps à des milliers de lieux de là la guerre se prépare. Les forces du Seigneur d’Ombre assiègent les portes du Mont Saints Anges, forteresse du roi Cathaar, gardien de l’épée sacrée qui tua le dieu créateur du monde. L’avenir est dans la pugnacité des défenseurs et le pouvoir de persuasion de notre mage séculaire. La guerre pour le Dyfed continue…
Celte quand tu nous tiens!
Ce nouvel opus de la série continue dans la qualité de ses prédécesseurs. Le style de dessins sous Photoshop rappelle sans conteste la belle époque des magasines Métal Hurlant. Très esthétiques les planches de Dim D nous donnent une ambiance très réaliste. Les personnages et les paysages apparaissent comme gravés dans le marbre inaltérable de l’univers celte. Le dessinateur joue beaucoup avec les regards qui semblent nous prouver une fois encore qu’ils sont le reflet de l’âme. Quant aux scènes d’action, elles sont très bien rendues avec force de couleurs et de flous qui jamais ne sont indigestes.
Mais que serait un album sans scénario et là Jean-Luc Istin continue sur sa lancée. Nous retrouvons les personnages des volets précédents ainsi que les ingrédients qui font les délices des légendes celtiques. L’histoire est riche de guerres, de trahisons mais aussi de renaissances et d’invitations à la sagesse. Tout se met en place pour nous emmener vers les contrées brumeuses des landes au son d’une ballade irlandaise.
Que la tribu de Dana se lève car l’appel retentit au loin… A consommer sans modération !