Le chacal de Nar
Né à New York, John Marco a un parcours professionnel sinueux. Il a travaillé dans l'aviation, l'informatique ou bien encore la sécurité avant d'embrasser la carrière d'écrivain en 1999. Cette année là sort son premier roman :
Le Chacal de Nar, édité aujourd'hui par Bragelonne en France. Le succès du livre en librairie lance sa carrière et il a écrit depuis quatre autres romans (dont deux complètent la trilogie lancée avec
Le Chacal de Nar, les deux autres faisant partie d'un nouveau cycle). Une belle production pour celui qui sur son site internet (
www.tyrantsandkings.com) se dit influencé par Moorcock, Bradley ou bien encore Tolkien.
Du sang, de la fureur et de l'amour...
En Lucel-Lor, Richius n'est pas franchement en pays ami. Envoyé là par l'Empereur et son père, il doit tenir ses positions depuis des mois face aux guerriers de Tharn, un puissant chef religieux. La boue, les combats, la faim et les morts font partie de son quotidien et de celui de ses hommes. Mais au fur et à mesure, la situation devient intenable. Privé de renforts, la défaite semble inéluctable. Engagé dans un conflit qui le dépasse, Ricchius se demande s'il ne doit pas plutôt reculer et rentrer chez lui, dans son paisible petit royaume. Mais voilà qu'en pleine période de doute, son père se fait assassiner, l'ennemi se met à utiliser la magie pendant les batailles et une belle jeune femme lui vole son cœur... Ses ennuis ne font que commencer.
Un héros débordant de bons sentiments.
Le Chacal de Nar possède pas mal des défauts des premiers romans. Si l'intention est bonne - un mélange d'action et de diplomatie, un récit foisonnant et une intrigue plutôt vaste et pleine de surprises - John Marco tombe souvent dans la caricature. Son héros est un rien trop exemplaire, pétri de belles intentions et de beaux sentiments, sauvant les jeunes femmes d'une mort certaine ou d'un viol, protégeant les gentils paysans ennemis de la vindicte de ses alliés vainqueurs etc. Ricchius a l'étoffe du mec bien, presque trop... A force de débiter de belles convictions dans un monde hyper violent, il perd sa crédibilité et apparaît un peu tendre. Même chose lorsqu'il papote diplomatie avec l'Empereur lui-même ou bien qu'il plaque tout (son royaume et ses amis) pour partir à la recherche de sa bien aimée... Bien qu'étant un guerrier émérite et le roi de son pays, Ricchius ressemble à petit garçon. A vouloir trop en faire, John Marco livre une intrigue aux multiples rebondissements à laquelle on ne peut pas vraiment adhérer. Sans doute un défaut de jeunesse qui s'accompagne en plus de quelques longueurs. Si l'ensemble est prometteur, ce premier tome est une épreuve. Espérons que ceux qui la surmonteront trouveront un écrivain un peu plus affûté et moins naïf dans les prochains volumes.