Cela fait maintenant quelques mois que Lunatique s’est offert le luxe d’une résurrection. Le journal de Jacqueline H. Osterrath est maintenant dirigé par Jean-Pierre Fontana aux éditions Eons. Un petit pari plutôt réussi jusque là.
Un gros dossier sur Jacques Chambon
Première indication pour ce numéro 71 (le troisième depuis la reprise du titre), le journal s’est offert une illustration de Siudmak sur la couverture. Un beau cadeau pour les lecteurs qui méritait d’être signalé.
Côté rédactionnel, une grosse partie de Lunatique est consacrée à Jacques Chambon (l’ancien directeur de collection de Présence du Futur chez Denöel et d’Imagine chez Flammarion qui est décédé en 2003). On y trouve notamment une belle biographie avec une foule d’hommages d’invités tous plus prestigieux les uns que les autres (Silverberg, Resnick…). L’occasion de découvrir un peu mieux l’homme qu'il était malgré quelques petites erreurs ici ou là (comme sur le nombre de Territoires de l’Inquiétude en Présence du Fantastique). Rien de grave cependant. Un dossier qui s’accompagne en plus d’une curiosité : deux nouvelles écrites par Jacques Chambon lui-même et publiées à ses débuts. Rien de vraiment emballant. Ce ne sont que des curiosités. Sans plus. Mais l’initiative est louable.
Côté nouvelles, le sommaire est dominé par le petit conte cruel de Lucie Chenu sur Le Théâtre de Barbe-Bleue et le récit de deux enfants dont les parents tiennent une salle de spectacle avec une pièce interdite… Les trois autres histoires sont correctes sans être géniales. Carlos Gardini vous entraînera dans une nouvelle de fantasy plutôt classique (La bataille des miroirs) sans grand intérêt, Selene Verri dans une science-fiction rigolote avec des croissants et des pizzas qui parlent (Les brioches rêvent-elles de brebis farcies ?), et Marion Lubreac dans un récit fantastique avec deux sœurs traumatisées par des viols… (Du porc à l’aigre-doux).
Parce qu’il y a une vraie volonté de bien faire, Lunatique mérite qu’on l’encourage. Le dossier sur Jacques Chambon est assez remarquable et la partie « fiction » plutôt honnête. Évidemment, il reste encore quelques détails à régler et de petites erreurs ici et là à gommer. Évidemment, il manque encore un petit plus pour que le sommaire des nouvelles soit emballant. Mais soyons indulgents. Le résultat est déjà plus que convaincant pour un troisième numéro. Bravo.