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La sirène des pompiers

Hubert (Scénariste), Zanzim (Dessinateur)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/08/06  -  BD
ISBN : 2205057189
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Audrey   - le 20/09/2018

La sirène des pompiers

Les deux joyeux lurons ayant commis ce petit album exquis se nomment Hubert et Zanzim. Nés respectivement en 1971 et 1972 et formés aux beaux arts, ils ont aussi collaboré pour Capitale des enfers en 2002 et Les yeux verts, publié en 2004.

Au bonheur des dames

Nous rencontrons donc Gélinet, artiste bohème, incompris et un rien …raté quand même. Il rampe dans les salons des admis où critiques et dandys en tout genre se pavanent devant la peinture académique. Déprimé, Gélinet erre dans les rues en quête de reconnaissance et décide de se jeter d’un pont.
Pendant ce temps, une sirène ne sachant pas chanter se languit d’ennui dans sa sauvage Bretagne quand au détour d’une épave, elle tombe sur une gazette vantant les toilettes des dames de la Capitale… Ah Paris ! Notre petite sirène s’accroche à la proue d’un bateau et part à vau l’eau, quitte l’insatiable Atlantique pour les eaux douces de la Seine… C’est alors que Plouf ! Notre peintre éploré lui tombe dessus ! Adieu l’ennui ! Elle devient sa muse, son modèle, son amoureuse.

Une sirène sachant séduire doit savoir séduire sans son chant.


Notre sirène se soumet aux désirs de Gélinet, qui cache ses charmes marins sous des robes munies de roulettes. Ensemble, ils battent le pavé, dansent comme ils peuvent dans les troquets. La nuit venue, elle retrouve son élément dans un aquarium, ou part faire un petit saut dans la Seine… Demi-mondaine en puissance, elle connaîtra la splendeur des salons et la misère des bas-fonds…Son artiste de mari envoie sa femme hystérique chez Charcot, prend du ventre et peint toutes les dames de Paris avec une queue de sirène…mais patatras ! Un critique véreux, Fulmel, découvre la supercherie…
L’album de Zamzin et Hubert relate avec brio et humour cette époque fiévreuse où le milieu de l’art méprise les sujets naturels, devenu les objet d’étude de la toute naissante vague impressionniste, que l’on aperçoit au fond des vignettes, lors des ballades du couple le long des côtes bretonnes. Les dessins splendides de Zanzim, raffinés, précis, usant de belles perspectives, rendent à merveille l’atmosphère feutrée des salons, et le raffinement des cafés du Paris d’ Antan.
Livrez-vous sans plus attendre aux délices raffinés de ce conte sophistiqué, que Jules Laforgue aurait sans doute adoré.

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