Et la mort ne sera que promesse
Téhy n’est plus à présenter. Auteur prolifique, c’est à lui que l’on doit le somptueux triptyque Fée et Tendres Automates ou encore le projet Yiu à la beauté ténébreuse.
Lalie est avant tout une infographiste et elle excelle en la matière. C’est à la suite d’une discussion avec Téhy qu’ils se sont lancés dans la réalisation de L’Ange & le Dragon qui comprendra 2 tomes.
Jusqu’à ce que la mort nous sépare… si elle y arrive
Pendant longtemps les dragons ont été les maîtres incontestés de la terre. Ils décimaient tout et la guerre qui opposa les humains et ces créatures célestes restera gravée dans les mémoires.
Pourtant après l’extinction des derniers dragons, ils sont rentrés dans la légende. La vie des hommes a repris et ces créatures mythiques ont disparu aux confins de leurs souvenirs.
Ce n’est pourtant pas le cas de Licomte qui est fasciné par elles. Il effectue des fouilles pour retrouver chaque ossement de la reine des dragons qu’il reconstitue inlassablement. Hélas, suite à un accident il passe de vie à trépas. Hanaé-Rose, sa femme ne peut le supporter et dans un accès de désespoir elle va tout tenter pour le retrouver même si cela signifie braver la mort.
Devant la beauté on se tait
Nouvelle histoire de Téhy, nouveau couple amoureux. Nous avons affaire ici à une histoire d’amour comme seul Téhy sait les raconter. Loin des sentiers battus, il nous relate un récit dont la beauté transparaît dans chaque page. Sur certaines planches, il n’y a aucune parole. Seuls les gestes comptent. Cette histoire d’amour sombre, belle et à la fois mystérieuse - car même la mort ne peut l’empêcher - ne peut que nous émouvoir. Et la présence immatérielle des dragons qui planent dans les légendes annonce leur possible retour et avec eux la fin d’une époque. Avec Téhy il faut s’attendre à tout alors… patience.
Comme à son habitude, il place dans son univers un couple dont l’amour ne peut plus s’exprimer. Que ce soit à cause du temps et de la civilisation (dans Fée et Tendres Automates) ou de la maladie (dans Yiu), il place ses héros dans une situation où ils vont devoir se battre pour sauver ceux qu’ils aiment. Dans Et la mort ne sera que promesse, c’est un peu différent car les deux personnages amoureux, malgré la mort de l’un, peuvent quand même se retrouver. Mais pour tout il y a une conséquence, et braver la mort n’est pas anodin.
Lalie n’est pas en reste. S’il y a bien un outil graphique qu’elle maîtrise c’est l’ordinateur et toute sa palette graphique. Au premier abord, ses dessins peuvent déstabiliser un peu mais après les premières planches on ne peut que respecter le travail et le savourer en silence.
Elle met parfaitement en scène l’histoire de Téhy. La beauté de l’histoire est mise en abîme par les dessins. Que ce soit aussi bien dans les moments de pure joie ou d’infinie tristesse Lalie arrive à faire transparaître les émotions par son dessin et ses couleurs.
Une fois de plus Téhy nous prouve sa sensibilité et sa capacité à s’entourer des dessinateurs appropriés. Que ce soit Béatrice Tillier pour Fée et Tendres Automates ou Guénet et Vax pour Yiu et Yiu, Premières Missions, il trouve toujours le dessinateur qui pourra illustrer et transmettre l’ambiance de l’histoire le plus justement possible. Avec Lalie, pour L’Ange & le Dragon, il a, une fois encore, créé une histoire somptueusement belle.