Jeunesse
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La Vallée des cerisiers brisés

Nikou Tridon (Traducteur), Lensey Namioka ( Auteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 28/02/07  -  Jeunesse
ISBN : 2268061256
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Christian   - le 31/10/2017

La Vallée des cerisiers brisés

Née en Chine, Lensey Namioka vit aux Etats-Unis avec son mari japonais. Elle écrit depuis plus d’une trentaine des nouvelles et des livres pour enfants et adolescents. Son thème de prédilection : le Japon, pays pour lequel elle a écrit un guide de voyage. Ses sept aventures des rônins (samouraïs errants), Zenta et Matsuzo, sont en eux-mêmes des guides de voyage dans le Japon chaotique de la fin du XVIème siècle.

Second roman paru aux Editions du Rocher Jeunesse, après Le Château du serpent blanc et avant Les Diables au long nez, à paraître en septembre, il s’agit d’une aventure policière, façon Juge Ti, où le jeune lecteur (plus de 10 ans) est amené à rivaliser de sagacité avec l’auteur pour deviner qui brise les cerisiers et ce qui se trame dans le dos des deux héros.

Le mystère des cerisiers brisés


Affamé et exténué, le rônin Zenta, accompagné du jeune samouraï sans maître Matsuzo, se résout à faire une halte dans la vallée des cerisiers pour y trouver gîte et méditer sur la beauté printanière des arbres en fleurs. Ils y rencontrent des personnages hauts en couleur : Bunkei, un peintre épicurien, indolent mais à l’intelligence vive et au talent affirmé, un jeune Torazo, laid, maladroit, mais fier et mystérieux, Gonzeamon, un conspirateur né, des jeunes femmes et des moines protecteurs.

A la recherche d’un vandale qui mutile inutilement les plus beaux cerisiers, les deux combattants vont peu à peu se trouver mêlés aux intrigues politiques des clans Ohmori et Kawai. En refusant de prendre parti, ils se fraieront un chemin qui leur permettra de résoudre l’énigme et d’éviter le pire.

Un vrai travail de rônin ?

Zenta n’est pas un rônin comme les autres. Il ne cherche pas à se vendre au plus offrant. Samouraï déchu suite à la disparition de son maître, Zenta refuse le travail habituel d’un rônin. Il parle d’égal à égal avec les seigneurs, ce qui lui vaut de nombreuses déconvenues. Il refuse la servilité et l’asservissement. Seuls sa ruse, son art du combat et sa droiture lui valent un peu de respect. Il devra donc naviguer entre les fureurs des uns, les duperies des autres pour rester en vie. Menacé plusieurs fois de mort, il joue des intérêts opposés des puissants pour se protéger.

Matsuzo, compagnon d’infortune, suit Zenta sans rechigner. Admirateur du maître d’armes, il l’aide à se prémunir de ses ennemis. Ils sont plus enclins au repos et à recherche de la justice qu’à l’action et au combat. Mais projetés tous deux au croisement de conflits qui les dépasse, ils doivent se résoudre à se battre. Touche occidentale de Lensey Namioka, ce sont des indépendants farouchement jaloux de leur indépendance, privilège malheureusement réservé aux seigneurs dans le Japon du XVIème siècle. Disons qu’ils ne sont pas nés au bon endroit à la bonne époque… et que leur travail de Rônin est juste la condition de leur survie.

Peu de place pour les sentiments amoureux et les effusions sentimentales. Rien d’extraordinaire dans le style tout entier investi dans les descriptions courtes et les dialogues. L’évocation du Japon des samouraïs est davantage ancrée dans les esprits, les rites et les interactions humaines que dans l’environnement physique et naturel. Très peu d’humour. La forme, efficiente, est adaptée à l’objectif. Seule cerise sur le gâteau : la jubilation contagieuse des personnages, et de l’auteure, parfois, à l’écoute d’un son anodin ou à la vue d’un instantané floral.

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