Survivant-3
Takao Saïto est un des derniers monstres sacrés qui ont initiés le phénomène mangas dans les années 1960. On lui doit en particulier la série Golgo 13. Connu pour son trait précis et son dessin très réaliste, il fût l’un des pionniers du mangas pour adultes. Il réalisa la série Survivant entre 1976 et 1978.
Toujours aussi seul
Dans ce troisième tome, notre héros va faire a découverte d'une solitude encore plus difficile que celle qu'il a dû supporter jusqu'alors. En effet, il a toujours été, depuis le séisme, isolé sur son île sauvage et vierge de toute présence humaine. Il n'avait donc que ses souvenirs pour lui rappeler les pertes qu'il avait subi lors de la destruction de son pays.
Cette fois, l'auteur nous promène dans le domaine plus flou de la mort et de la destruction palpable. Satoru va voir la mort de près. Il lui faudra même creuser une tombe pour enterrer un être aimé. Ensuite, une partie du pays va revenir à la surface, remonté par un nouveau séisme. Le héros va devoir arpenter des routes connues, ouvrir des portes donnant dans des maisons vides et marcher au milieu des fantômes du Japon.
Plus profond, mais long
L'ambiance est loin de celle des débuts. Désormais il ne s'agit plus de conter au lecteur comment survivre et trouver à manger dans une jungle hostile et sauvage. Nous tournons dans la tête de Satoru confronté aux vestiges du passé, ravagés par la catastrophe. L'album est donc empreint de nostalgie et de pathos, une tristesse qui n'avait pas eu lieu d'être dans les deux premiers volumes, qui privilégiaient l'action et la force de caractère.
Comme toujours, Saito s'étend sur chaque événement, aligne dessin sur dessin mais il finit par lasser avec cette répétition de rats, d'arbres ou de ruines étalées à l'infini, page après page.
Cet album est beau, il donne à réfléchir mais il est un peu ennuyeux.