Avec l’aide de Thierry Cailleteau, Joël Jurion a déjà signé les dessins d’une série futuriste en six tomes, Anachron. De son côté, Steve Baker est l’auteur du scénario des Voleurs de Salsifis dans la série Voltige et Ratatouille, aussi dans le genre Science-Fiction. Ils se retrouvent dans un registre plus fantastique pour les Démons de Dunwich, une nouvelle série très fortement teintée d’humour.
Un démon surpuissant dans le corps d’une jeune paysanne
Frère Arno Van Malt est un moinillon insouciant et hédoniste qui ne savait certainement pas ce qui l’attendait lorsqu’il est devenu l’apprenti de Benoit de Canterbury, le célèbre prêtre exorciste. Appelés à la rescousse à l’abbaye de Dunwich, ils se retrouvent tous deux face au cas de Rose, une jeune paysanne possédée par un démon extrêmement puissant. Redoutant l’accomplissement d’une terrible prophétie dans l’apparition du démon, le père Benoit mène une lutte sans merci pour l’emprisonner dans le corps de la jeune fille. Mais la puissance du malin ainsi que l’incompétence d’Arno lui coûtent la vie. Le pauvre Arno ne réussit pas à trouver le courage de sacrifier Rose pour éloigner la menace et il se retrouve seul, avec l’enfant possédée sur le dos…
Un recueil de gags…
Un démon surpuissant dans le corps d’une petite fille facétieuse, cela pourrait être le point de départ d’un scénario effrayant (comme celui d’un film d’horreur mondialement connu, par exemple), mais ici, ce n’est pas du tout le cas, au contraire. L’histoire de Steve Baker ne se prend pas au sérieux et enchaîne les gags, pas toujours très fins, sur un rythme effréné. Les dessins de Joël Jurion soutiennent d’ailleurs ces gags en jouant sur la caricature. Tous les personnages sont des archétypes : le jeune villageois benêt, la jeune fille espiègle, le roi égocentrique et crédule, les nobles conspirateurs et faignants… Grossiers, irrévérencieux, immoraux et lâches, aucun des personnages n’est un héros… Il n’y en a pas un pour racheter les autres ! Ni courage, ni intelligence, c’est ce qui les rend si pitoyables et drôles.
L’histoire est dense et très rythmée par les transformations de Rose en démon jusqu’à parfois en paraître un peu décousue. Mais cependant, cet album plein de drôleries offre une agréable parenthèse d’humour.