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Les Remords de l'Aube

Tiburce Oger (Scénariste), Patrick Prugne (Dessinateur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/05/07  -  BD
ISBN : 9782203393134
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jean   - le 31/10/2017

Les Remords de l'Aube

Tiburce Oger et Patrick Prugne ont déjà, chacun de leur côté, marqué leur empreinte dans la littérature en bandes dessinées. Reconnus, prolifiques (surtout Oger), ils ont tout au long de leur oeuvre su innover et apporter des idées originales, comme avec L'Auberge du Bout du Monde et son graphisme recherché.

Révélations

L'horreur s'abat de plus en plus sur le malheureux village de Trébernec. Les pêcheurs et les forçats qui travaillent à la conserverie succombent au mal. Un soir, le village est attaqué par les créatures qui emportent nombre de personnes. L'auberge est attaqué et seule la résistance héroïque de Yann et Iréna les sauve de l'horreur.

Yann y laisse une jambe. Il s'en remet mais est accusé, comme Iréna, de trafic avec le diable. Il est temps pour eux de frapper le mal à la racine et découvrir toute la vérité, si cela est possible. Pourtant ils ne sont pas au bout de leurs surprises, car l'abomination qui afflige Trébernec vient de loin, d'au-delà des mers. Peut-elle vraiment être détruite, ou seulement écartée ?

Un beau cycle

Le scénario de Tiburce Oger tient bien la route, plus que dans le précédent tome. Il a enfin la possibilité de dévoiler tout - ou presque - des secrets horribles qu'il nous a brossés depuis le début. Loin de chercher à bâcler le final, il prend tout le temps de l'album pour expliquer et clore les divers parties de la vie étrange de ce village désormais disparu. Evidemment, comme bien souvent dans ce type d'exercice, la chute n'est pas totalement au niveau d'horreur et de tragique que l'on pouvait espérer à la lecture du premier volume, mais même des grands maîtres comme S. King n'arrivent pas souvent à soutenir leur histoire jusqu'au bout. Mais même si l'origine de la maladie et de la terreur est un peu parachutée, donc décevante, les quelques pirouettes de la fin - un peu prévisible aussi en fait - nous tiennent accrochés jusqu'au bout.

Cet album offre une fort belle conclusion à ce cycle qui restera donc remarquable principalement par la grande qualité du graphisme de Patrick Prugne. Nous retrouvons encore une fois une Bretagne froide et humide, dans laquelle le ciel est d'un gris de plomb même lorsque la pluie ne tombe pas à verse, des personnages hantés par leur soif de pouvoir ou simplement leur volonté de survivre et des décors rendus avec une grande maîtrise. Le dessin - aquarelle et encre pour les contours - est glauque à souhait, offrant à notre imagination juste ce qu'il faut pour entrer dans l'univers des deux auteurs. Il arrive même à faire oublier que certaines pages sont un peu verbeuses, le texte emplissant un peu trop les cases.

Un cycle à lire et à relire. Les deux auteurs ont réussi une production d'une très bonne qualité qui apparaît comme une des plus belles réalisations de ces dernières années.

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