Féériques
Sébastien Latour est passionné de fantasy urbaine, fan de Neil Gaiman et aussi professeur d'anglais. Ce qui l'a amené à écrire des scénarios de bandes dessinées à l'humour et à la finesse tout british malgré ses origines basques.
Giulio De Vita fait partie de cette génération de dessinateurs italiens dont le talent s'exporte avec bonheur, en particulier en France. Il a suivi le parcours classique : publicité, cinéma, puis bandes dessinées, d'abord chez Disney. Puis Soleil, Glénat et Le Lombard. En 2004, il a obtenu le Prix Interauteurs en tant que dessinateur.
Rêve et Réalité
Dans le premier volume, Nigel avait découvert un monde parallèle au nôtre, dans lequel s'étaient réfugiées les créatures de nos rêves, fées, gobelins et autres esprits. Esprits dont il semblait bien qu'il fasse partie sans le savoir.
Les quelques esprits survivants sont des personnages attachants – très pour certaines – et puissants, mais désespérés. Attraction du moment ou intrus, Nigel est toujours observé, chacun attendant tout de lui, surtout l'impossible. Très vite il tourne en rond dans ce qui n'est qu'une sorte de prison, un mouroir.
Il préfère remonter à la surface, retrouver le Londres qu'il connaît. C'est oublier toutes les personnes qui lui courent après ici aussi, depuis les petites frappes auxquelles il doit de l'argent jusqu'à la police qui souhaite l'interroger et comprendre pourquoi il est encore vivant. Ce qui va l'amener dans une situation où seuls les pouvoirs de l'esprit qu'il incarne peuvent l'aide à se sauver...
Finalement, la solution est peut-être de réveiller et de libérer le Djinn ?
Une bonne – très bonne – série
Ce second tome ne déçoit pas. Le premier m'avait enchanté, celui-ci a continué de m'accrocher. Au point qu'il me semble difficile d'attendre deux ans la fin de la trilogie...
La qualité du scénario ne baisse pas, entraînant le lecteur à travers les mondes, auprès des divers acteurs de ce drame. Le ton employé est léger, plein de cet humour britannique qui permet de parler avec détachement de choses sérieuses. Car derrière le simple plaisir de l'histoire se cachent des piques lancées contre notre monde si technologique, si sûr de lui et pourtant tellement fragile...
Le dessin est dans la même veine. Sans surcharges ni effets trop lourds, il soutient le scénario sans faiblir, autant pour les dessins de jolies fées dans leur univers que pour les combats ou les rues de Londres.
Un livre à lire ! Et pour sa sortie, Le Lombard a eu la bonne idée de rééditer le premier volume de la série, paru en 2006...