Jeunesse
Photo de Pagaille au potager

Pagaille au potager

Pierre Bailly (Dessinateur), Céline Fraipont (Scénariste)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 30/04/08  -  Jeunesse
ISBN : 9782800141619
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Christian   - le 27/09/2018

Pagaille au potager

Tandis que la collection des BD sans bulle de Dupuis s’enrichit régulièrement (La Vavache après Hugo, Méchant Benjamin, Le Petit Monde de Père Noël), la série d'origine, Petit Poilu, en est déjà à son troisième album. Preuve du succès du concept d’une BD sans texte pour les analphabètes de 3-4 ans, soucieux d’autonomie dans leurs premières « lectures ».

Après avoir été avalé par une créature des mers (La sirène gourmande), après avoir assisté un vampire dans un manoir hanté (La maison brouillard), revoici Petit Poilu aux prises avec une guêpe dans un jardin (Pagaille au potager). Pierre Bailly au crayon et sa compagne Céline Fraipont au stylo nous livrent une troisième histoire dans le droit fil de la série : un rêve-cauchemar aux allures d’école buissonnière.

Un peu folle la guêpe

Petit Poilu se réveille en sursaut pour partir à l’école. En chemin, il veut photographier un papillon et tombe dans un trou. Il va creuser entre navet et carotte pour remonter jusqu’à un potager où une guêpe forcenée poursuit de pauvres insectes inoffensifs. Fort heureusement, une coccinelle géante écarte le danger, permettant à Petit Poilu de faire la connaissance d’un escargot, d’une fourmi et d’un puceron, qui deviennent vite ses amis.

Oui, mais voilà, tandis qu’ils prennent une douche sous un arrosoir, la guêpe récidive. Petit Poilu est piqué au nez. Va-t-il s’en sortir ? Comment fera-t-il pour retrouver ses parents et regagner son lit ?

Mes amis les autres

L’univers du potager est moins fantastique que celui des premiers albums, mais à la taille de Petit Poilu, les légumes et les insectes prennent une dimension extravagante et irréelle. La petite boule de poils noire au nez rouge entre à nouveau dans un monde onirique qui le dépasse, mais où il va s’enrichir de nouvelles expériences : s’amuser avec des êtres d’apparence étrange, faire la paix avec un ennemi et le rallier plutôt que le railler, telles sont de vraies leçons de vie (pour les grands et) pour les petits.

Les auteurs mettent toujours leur talent au service de la lisibilité et de l’esthétique : les personnages sont simplifiés à l’extrême,  les visages sont expressifs, les décors sont minimalistes, les séquences d’action sont logiques et naturelles, les couleurs varient suivant les situations et le format des six cases est presque systématique. Tout est fait pour que l’enfant puisse décrypter seul l’histoire. Et c’est réussi, en dehors d’un petit accroc narratif dans la situation étrange où Petit Poilu, de retour chez lui, retrouve ses amis sans qu’on sache comment ils l’ont rejoint.

En 30 pages, l’enfant lit à la fois une histoire et une bande dessinée. Un personnage récurrent dans un cadre bien réglé (Petit Poilu se perd en allant à l’école). Voilà une excellente initiation au pouvoir de l’image et à la série BD !

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