La Chambre mortuaire

Jean-Luc Bizien naît en 1963 à Phnom-Penh. Il voyage beaucoup avec ses parents avant que ceux-ci ne s'installent en Normandie. Il mène des études à l'école Normale et en sort major de promotion.
Il est d'abord créateur de jeux et publie en 1989 Hurlements. Il a reçu le prix Casus Belli pour un autre jeu de rôles, Chimères.
Jean-Luc Bizien est également auteur de romans jeunesse, fantastiques et policier. La Mort en prime time a obtenu le prix Gérardmer Fantastic'Arts en 2002.

Enquête au cœur des mystères de Paris.

XIX^e siècle. Sarah Englewood est une jeune Anglaise qui entre au service de Simon Bloomberg, autant pour gagner sa vie que parce qu'elle est fascinée par la maison de cet étrange aliéniste.
Rapidement, Sarah va être confrontée aux coutumes inhabituelles qui ont court dans la demeure, ainsi qu'à ses mystères. Pourquoi la femme de Bloomberg,  n'apparaît-elle jamais ? Que cachent les pièces interdites à la gouvernante ?...
Pendant ce temps, des meurtres étranges viennent perturber la vie parisienne. Deux inspecteurs de police vont devoir trouver le coupable de ces crimes...

Un bon roman policier.

Dès les premières pages de La Chambre mortuaire, Jean-Luc Bizien présente au lecteur une situation qui va être à l'image de celle de tout le roman : sombre, mystérieuse, intrigante. On découvre en effet la Morgue de Paris, où un employé se rend compte du vol d'un cadavre. Cette disparition sera le point de départ d'une enquête menée par une amusante paire d'inspecteurs de police. Léonce Desnoyers, vieux de la vieille, et Raoul Mesnard, jeune chien fou mais loin d'être incompétent, vont investiguer pour trouver le voleur de cadavres...

Leurs recherches vont inévitablement les amener à rencontrer les autres personnages importants du roman, à savoir Sarah Englewood et Simon Bloomberg, ainsi qu'à explorer le lieu central du roman, la maison de l'aliéniste.
Rapidement, le lecteur est happé par l'histoire de Sarah Englewood et les mystères entourant Bloomberg ainsi que l'enquête de Mesnard et Desnoyers. Jean-Luc Bizien réussit à maintenir l'intérêt du lecteur jusqu'à la fin, en laissant planer le suspense jusqu'au bout. On ne découvre la réponse à nos interrogations que dans les trente dernières pages du livre.
Pour autant, on ne peut pas dire que les personnages principaux soient particulièrement marquants. C'est plutôt les secondaires, les deux policiers, les serviteurs de Bloomberg, qui marquent le lecteur par leurs singularités et des personnalités vraiment prononcées, parce qu'à la limite de la caricature (le benet doué d'une force phénoménale, le gentilhomme charmeur, la vieille fille à moitié folle...).
Quant à la maison de l'aliéniste, elle attire l'attention par son originalité (pyramidale, presque sans fenêtre, disposant d'un hall où des singes sont enfermés...) mais elle reste le théâtre traditionnel d'un roman policier : un lieu inquiétant, décoré de façon exotique, parfaite pour placer les personnages dans un contexte hors norme où les choses les plus étranges – les plus terribles – peuvent survenir.

Bizien prouve avec La Chambre mortuaire qu'il maîtrise honnêtement l'art du roman policier. Toutefois, on ne peut pas pour autant affirmer que ce livre est un chef-d'œuvre. C'est un roman sympathique, qui se lit facilement parce qu'on ne s'y ennuie pas. On en achève sa lecture satisfait, mais sans plus.